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Après le Louvre, les deux Rembrandt acquis par Paris et La Haye au Rijksmuseum

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 4 juillet 2016 - 412 mots

AMSTERDAM (PAYS-BAS) [01.07.16] - Le double portrait peint par Rembrandt acquis conjointement en septembre par la France et les Pays-Bas pour 160 millions d'euros, une première en Europe, a été présenté vendredi au Rijksmuseum d'Amsterdam, après avoir été exposé durant trois mois au Louvre.

Rembrandt, <em>Portrait de Oopjen Coppit</em>, et le <em>Portrait de Marten Soolmans</em>, 1634
Rembrandt, Portrait de Oopjen Coppit, et le Portrait de Marten Soolmans, 1634.

Datés de 1634, ces deux tableaux d'un couple de notables néerlandais richement vêtus de noir et de dentelle sont "pour la première fois possédés par le public et visibles par 2,5 millions de personnes au Rijksmuseum et 9 millions au Louvre", a déclaré à l'AFP Taco Dibbits, directeur des collections du musée. "A l'époque ensemble dans l'atelier de Rembrandt, ils peuvent maintenant se montrer au monde", a-t-il ajouté.

Entre les mains de collectionneurs privés depuis près de quatre siècles, ces propriétés de la branche française de la famille Rothschild depuis 1877 n'avaient été montrées qu'une seule fois au public, en 1956, avant leur exposition au Louvre en mars.

Objets d'un accord gouvernemental entre Paris et La Haye, les portraits de Marten Soolmans, 21 ans, et Oopjen Coppit, 23 ans, ont trouvé place aux côtés de "La Ronde de nuit", pièce-maîtresse de Rembrandt de 1642.

De plus de deux mètres de haut, privilège habituellement réservé à la noblesse et aux grands seigneurs, cette double toile témoigne de l'ambition du maître néerlandais au début du Siècle d'Or.

Dans ces portraits "similaires à des photos en noir et blanc", Rembrandt utilise une étroite palette de couleurs et crée la troisième dimension grâce au "contraste de l'ombre et de la lumière", a expliqué M. Dibbits.

Marié depuis un an, ce fils d'un marchand anversois tient à la main gauche un gant en cuir tandis que, le ventre rond de leur premier enfant, la "Mona Lisa des Pays-Bas", comme l'avait surnommée l'éminent critique français Théophile Thoré, arbore un éventail de plumes d'autruches et quatre rangs de perles.

L'achat conjoint pour 160 millions d'euros avait été conclu entre les deux pays au terme d'un processus "compliqué et complexe", a expliqué à l'AFP la ministre de la Culture Jet Bussemaker, qui se dit très "heureuse" de voir les deux toiles rentrer au pays.

"Il est important de montrer, surtout à un moment où il y a tellement de troubles dans l'Union européenne, que deux pays peuvent se réunir et posséder ensemble deux peintures", a-t-elle ajouté.

Présentées au public du Rijksmuseum jusqu'au 2 octobre, les toiles seront ensuite rénovées avant d'être à nouveau exposées à Amsterdam durant cinq ans, puis pour la même durée au Louvre.

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