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Une toile de Monet, disparue puis retrouvée au Louvre, de retour au Japon

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 28 février 2018 - 462 mots

TOKYO / JAPON

Une toile de Claude Monet, qui appartenait à un collectionneur japonais mais avait disparu depuis des décennies, a été retrouvée au Louvre à Paris et est désormais de retour au Japon, a annoncé mardi le musée national de l'art occidental de Tokyo.

La toile, une étude datée de 1916 pour la célèbre série des Nymphéas du maître impressionniste français, a été découverte au musée du Louvre en 2016, sans que cela ait été rendu public à l'époque, a expliqué un porte-parole du musée japonais à l'AFP. "Elle a récemment été restituée" au Musée national de l'art occidental, a-t-il ajouté.

Longue de 4,2 mètres et haute de 2 mètres, l'oeuvre, qui représente des nymphéas flottant sur l'eau, est très endommagée, la moitié supérieure étant totalement détruite. "Une remise en état avec une extrême précaution est nécessaire", a indiqué le musée japonais dans un communiqué. "Mais ce qui reste du tableau est encore d'une taille importante. Avec des soins appropriés, il garde le potentiel de montrer le merveilleux travail de Monet".

La toile appartenait à l'homme d'affaires japonais et amateur d'art Kojiro Matsukata, qui avait constitué une collection d'oeuvres occidentales entre
1916 et 1927 grâce à sa fortune amassée dans la construction de bateaux. Selon le musée, il aurait acheté le tableau en 1921 directement à Claude Monet dans son atelier. Durant la deuxième guerre mondiale sa collection avait été déplacée à Paris pour en assurer la sécurité, puis réquisitionnée à la fin de la guerre par le gouvernement français, qui l'a considérée comme un bien appartenant à l'ennemi. 

En 1959, le gouvernement français avait rendu l'essentiel des 400 pièces de la collection Matsukata au Japon. "L'existence de cette toile a dû être oubliée, étant donné les dégâts importants causés par de mauvaises conditions de stockage durant la guerre", a estimé le musée tokyoïte, qui espère pouvoir montrer l'oeuvre au public en juin 2019. Du côté du Louvre, on précise que "cette toile, très endommagée, ne faisait pas partie des oeuvres de la collection Matsukata inscrites sur les inventaires des musées nationaux français en application du traité de paix avec le Japon de 1952". Or, "c'est sur la base cet inventaire que la France avait rendu les oeuvres de cette collection au Japon en 1959 pour former le noyau du Musée national d'art occidental de Tokyo", a indiqué à l'AFP le musée français.

Lorsque la toile a été repérée en 2016, il a donc fallu mener des recherches qui ont permis "de confirmer définitivement l'appartenance de ce fragment à la collection Matsukata et de permettre le retour officiel de cette pièce au Japon dans la mesure où seul son oubli, probablement lié à son état très dégradé, n'a pas permis de le rendre aux autorités japonaises avec les autres oeuvres de cette collection en 1959", ajoute le Louvre.


Cet article a été publié par l'AFP le 27 février 2018.

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