Volé dans un musée polonais avant 1974, le tableau a été identifié lors d’une exposition aux Pays-Bas.

En 1974, un employé du Musée national de Gdańsk, en Pologne, fait accidentellement tomber un tableau rond de 17 cm de Pieter Brueghel le Jeune (1564-1636), Femme portant des braises (1626), représentant la femme d'un paysan tenant des pinces avec des braises fumantes dans une main et un chaudron dans l’autre. L'employé découvre alors que le tableau avait été remplacé par une photographie. Un dessin de La Crucifixion d’Antoine Van Dyck (1599-1641), non loin de l’œuvre de Pieter Brueghel le Jeune dans le musée, avait également été remplacé par une reproduction.
Quelques jours après cette découverte, un douanier polonais qui avait signalé l’exportation illégale d’œuvres via le port baltique de Gdynia aurait été tué, immolé par le feu. Les enquêtes sur la mort du douanier et sur la disparition du tableau furent closes peu de temps après.
Cinquante ans plus tard, un petit tableau prêté par un collectionneur privé pour une exposition au Musée de Gouda (Pays-Bas) éveille la curiosité des journalistes du magazine néerlandais Vind, qui trouvent dans leurs recherches un article de journal sur le cambriolage de Gdańsk en 1974, accompagné d'une photographie en noir et blanc du tableau. Comme ils semblent reconnaître l'œuvre de Pieter Brueghel le Jeune, ils font appel à Arthur Brand, enquêteur néerlandais spécialisé dans la criminalité artistique, surnommé « L’Indiana Jones du monde de l’art ».
Arthur Brand poursuit l'enquête. Alors que le tableau est conservé dans un musée à Venlo, dans le sud des Pays-Bas, l'enquêteur consulte Interpol (l'organisation internationale de police criminelle) et conclut que le petit tableau retrouvé est bien le vrai : « Nous l'avons vérifié et revérifié, y compris les informations au dos du tableau. Cela concordait », a confirmé Richard Bronswijk de la police néerlandaise à l’AFP.
« C’est assez spectaculaire » a déclaré Arthur Brand, « un grand moment qui signifie beaucoup pour la Pologne (…) le vol a été commis par un expert. Tout d’abord, peu de gens osaient voler quelque chose dans un musée sous une dictature communiste. Deuxièmement, peu de gens avaient les contacts nécessaires pour l’exporter ».
L'identité des voleurs reste toutefois un mystère. Arthur Brand souligne que, lors de la réouverture de l'enquête par la police polonaise en 2008, toutes les archives relatives au vol avaient été détruites au point que les membres des services secrets étaient certains que le coupable était l'un des leurs.
L’enquête concernant le tableau de Brueghel est toujours en cours : la police cherche maintenant à comprendre comment le tableau a pu se retrouver dans une collection privée. En parallèle, la police a informé les autorités polonaises que toutes les mesures seraient prises pour restituer l’œuvre à sa collection d’origine. La police fournira bientôt des « informations sur le transfert du tableau », dont la valeur est inconnue. « C’est formidable que l’œuvre ait refait surface après toutes ces décennies » a déclaré Ingmar Reesing, conservateur des arts du musée de Gouda, à l’AFP.
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Un tableau de Pieter Brueghel le Jeune retrouvé 50 ans après son vol en Pologne
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