Portrait

Un faux technocrate auteur de roman et pièces de théâtre nommé à la Monnaie de Paris

Aurélien Rousseau, président directeur général de la Monnaie de Paris

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 12 avril 2017 - 477 mots

1976 - Né à Alès dans les Cévennes, Aurélien Rousseau obtient son CAPES d’histoire et enseigne en Seine-Saint-Denis en banlieue parisienne. Pas pour longtemps, car il devient à 25 ans le directeur de cabinet de Pierre Mansat, adjoint (PCF) au maire de Paris en charge des collectivités territoriales d’Île-de-France.

2009 - La fréquentation du pouvoir l’incite à passer le concours de l’ENA, dont il sort en 2009 « dans la botte », ce qui lui permet de rejoindre le Conseil d’État, l’un des trois grands corps de l’État. Pour la petite histoire, il appartient à la promotion Willy Brandt (2007-2009), dont est également issu l’actuel député Front national Florian Philippot, qui, lui, moins bien classé (34e sur 93) est affecté à l’Inspection générale de l’administration. Aurélien Rousseau retrouve en 2012 la Mairie de Paris, cette fois en tant que directeur adjoint du cabinet de Bertrand Delanoë. Dans ses missions, la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires dans la capitale. Puis, il devient en 2014, secrétaire général de la Ville de Paris, en charge de la mise en place de la Métropole du Grand Paris.

2012 - Mais le technocrate est aussi un littéraire. Il est l’auteur de deux pièces de théâtre (Le Siphon et Traces), dont l’une est jouée en 2012 dans le off du Festival d’Avignon. Cette même année, il reçoit les insignes de chevalier des Arts et des Lettres. En janvier 2016, il publie aussi un premier roman, Boucle d’Or, qui raconte la lutte d’un homme contre la maladie.

2015 - Comme de nombreux cadres de la Ville de Paris, il rejoint l’Éxécutif d’État, en tant que directeur adjoint du cabinet du Premier ministre Manuel Valls. À ce titre, il a en charge les relations sociales en plein conflit avec les partenaires sociaux pendant la préparation et le vote de la loi El Khomri. Il est confirmé dans ses fonctions, quand Manuel Valls est remplacé par Bernard Cazeneuve.

2017 - Il est élu le 6 avril, président-directeur général de la Monnaie de Paris, succédant à Christophe Beaux, également énarque et passé par plusieurs cabinets ministériels de droite, qui occupait le poste depuis dix ans. Son prédécesseur a su restructurer « la plus vieille entreprise du monde » (fondée en 864). Il a remis sur les rails l’activité traditionnelle de frappe de la monnaie, modernisé la production de médailles commémoratives et entrepris un vaste chantier de transformation du site historique du Quai de Conti. Enfin, pour donner un coup de jeune à l’ensemble, il a ouvert un espace d’exposition d’art contemporain confié à l’origine à Chiara Parisi, avant que celle-ci ne cède sa place à Camille Morineau, annonçant un changement de ligne. Il reviendra à Aurélien Rousseau d’inaugurer cet automne un nouveau parcours de visite dans les ateliers d’art. Son premier mandat, en principe de cinq ans, est calé sur les élections présidentielles, une situation hautement inconfortable, quand il faut recaser des conseillers à des postes de direction.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°477 du 14 avril 2017, avec le titre suivant : Un faux technocrate auteur de roman et pièces de théâtre nommé à la Monnaie de Paris

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