Russie - Justice - Société

Russie : acquittement surprise d'une artiste féministe accusée de « pornographie »

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 18 juillet 2022 - 305 mots

MOSCOU / RUSSIE

La militante féministe et LGBT russe Ioulia Tsvetkova a été acquittée vendredi des charges de « diffusion de pornographie » pour avoir partagé des dessins, a-t-on appris auprès de ses proches.

Julia Tsvetkova, invitée sur Radio 2 en 2018. © Radio 2, Komsomolsk-sur-l'Amour, 2018
Julia Tsvetkova, invitée sur Radio 2 en 2018.
© Radio 2, Komsomolsk-sur-l'Amour, 2018

Le tribunal « a acquitté Ioulia Tsvetkova », ont indiqué ses proches dans une chaîne Telegram de soutien à l'artiste. « Ce processus de trois ans s'est terminé par la victoire de la défense. Nous nous réjouissons, mais pas encore complètement. Dans les dix jours, le parquet peut faire appel ». Ces informations ont été confirmées à l'AFP par la mère de Mme Tsvetkova, Anna Khodyreva.

Ioulia Tsvetkova, 29 ans, était jugée depuis mi-avril pour « fabrication et diffusion illégale de matériaux pornographiques » sur internet à Komsomolsk-sur-Amour (Extrême-Orient). Le procès s'est tenu à huis clos car, officiellement, des images pornographiques devaient y être présentées. Dans ce cadre, l'artiste n'a pas eu le droit de communiquer sur le contenu de l'accusation.

Selon ses soutiens, elle a été poursuivie pour avoir publié en 2019 des dessins de vulves ou de femmes nues sur le réseau social russe VKontakte. Cette affaire, ouverte en 2019, a été renvoyée à trois reprises par le procureur aux enquêteurs pour réexamen, avant d'être finalement confirmée en février dernier et transmise à la justice.

Oeuvre de Loulia Tsvetkova représentant un vagin. © L. Tsvetkova.
œuvre de Ioulia Tsvetkova représentant un vagin.
© L. Tsvetkova.

Ioulia Tsvetkova est dans le viseur des autorités russes depuis 2019. A deux reprises, elle a été condamnée à une amende pour des oeuvres considérées comme enfreignant une loi controversée qui punit la « propagande homosexuelle ». Début juin 2022, elle a d'ailleurs été désignée par les autorités russes comme agent de l'étranger.

Dans un communiqué, Marie Struthers, directrice de l'ONG Amnesty International pour l'Europe de l'Est, a salué ce verdict comme « un triomphe rare et bienvenu de la (...) justice sur une répression sans remords » tout en dénonçant « l'homophobie et la misogynie » de l'État russe.

Cet article a été publié par l'AFP le 15 juillet 2022.

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