Chine - Taïwan - Patrimoine

Pékin et Taiwan collaborent à un projet sur les trésors impériaux

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 8 juillet 2010 - 515 mots

CHONGQING (CHINE) [08.07.10] – Deux musées « rivaux », le Musée national du Palais de Pékin et celui de Taipei collaborent à un projet de recherches pour retracer le parcours de milliers de trésors impériaux de la Chine pendant les troubles des années 1930 et 1940. Un rapprochement très diplomatique.

Des chercheurs des musées et universités de Pékin et de Taiwan ont pris part à un projet de recherches pendant deux semaines dans la région de Chongqing – ville de la province du Sichuan dans l’intérieur de la Chine – afin de retracer l’itinéraire des trésors impériaux – peintures, calligraphies, jades, porcelaines datant de plusieurs siècles – de la Cité Interdite quand ils ont été déplacés pour être protégés des ravages de la guerre civile et de l’agression japonaise, mais aussi des vandales, dans les années 1930 et 1940.

Le projet s’inscrit dans un large programme de coopération entrepris ces dernières années entre le Musée national du Palais de Beijing et celui de Taipei (Taiwan), deux musées « rivaux ». En 1949, lors de la prise de pouvoir des communistes, le Musée du Palais de Beijing a été séparé en deux – collection et personnel. Depuis chacun des deux musées réclament la propriété des trésors partagés.

Ainsi les chercheurs et experts des deux musées ont parcouru des milliers de kilomètres à travers les bunkers, grottes, temples et entrepôts de fortune où étaient entreposés les trésors, allant à la rencontre des héritiers des personnes qui en avaient la charge parmi lesquels de nombreux personnels du musée de Beijing et recueillant leurs témoignages relatés dans le New York Times.

La collection exceptionnelle réunie par les empereurs de la dynastie Song (960-1276) à la dynastie des Qing (1644-1911) – dernière dynastie chinoise – a connu de nombreuses péripéties. Elle a été conservée à la chute de l’empire par la famille impériale qui projeta de la vendre au riche industriel et collectionneur américain J-P Morgan, mais la tentative a été avortée à la mort de ce dernier.

En 1931, le Japon envahit la Chine du Nord et menace Beijing. Le gouvernement décide alors de transférer dans plus de 19 000 caisses les pièces au sud, dans la nouvelle capitale, Nanjing. En 1937, quand les Japonais menacent Nanjing, les œuvres sont envoyés clandestinement via trois itinéraires différents et certains objets des plus précieux finissent à Chongqing.

Après la capitulation du Japon, les œuvres reviennent à Nanjing, mais l’accalmie sera de courte durée. La guerre civile entre communistes et nationalistes reprend et une majorité des peintures est transférée à Taipei par le leader nationaliste Tchang Kai-Chek qui en fuyant la Chine emmena avec lui des milliers de pièces du trésor chinois.

Les deux musées se sont associés pour organiser une exposition commune à Beijing d’ici la fin 2010 pour présenter la véritable odyssée de cette collection. Une autre exposition sur la peinture de la dynastie des Yuan est prévue en juillet 2011 si les relations diplomatiques entre Beijing et Taiwan le permettent. Taiwan demande un engagement formel de Beijing de ne pas saisir les objets prêtés par le musée de Taipei.

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