Disparition

Mort de Jean-Paul Capitani, président d’Actes Sud

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 5 avril 2023 - 586 mots

ARLES

Figure arlésienne et époux de Françoise Nyssen, Jean-Paul Capitani est mort hier, à 78 ans, d’une chute de vélo à Arles.

Jean-Paul Capitani. © Marc Melki, 2008
Jean-Paul Capitani.
© Marc Melki, 2008

L’onde de choc du décès brutal de Jean-Paul Capitani, hier dans l’après-midi, après une chute de vélo dans le centre-ville d’Arles, s’est propagée très vite. Les premières réactions comme celles des Rencontres d’Arles à travers un communiqué officiel, témoignaient de la sidération et de la profonde tristesse que cette disparition suscite : « Jean-Paul Capitani était une figure incontournable d’Arles et un compagnon de longue date du festival (…) Son infatigable énergie à déployer de nouveaux projets, son enthousiasme et son grain de folie à les réaliser nous semblaient sans limite, comme le mistral qui s’engouffre dans les rues arlésiennes. » 

Homme discret, Jean-Paul Capitani n’a cessé d’œuvrer au côté de son épouse Françoise Nyssen à la vie culturelle d’Arles, sa ville natale qu’il n’a jamais quittée. En 1983, il a été à l’origine de l’installation en 1983 du siège et de la librairie d’Actes Sud, Place Nina-Berberova, en centre-ville. 

Né à Arles le 15 décembre 1944, l’ingénieur agronome, fils d’agriculteur à la tête de domaines spécialisés en vin bio et élevage, avait rencontré Françoise Nyssen au début des années 1980 et était entré dans la maison d’édition créée par le père de Françoise Nyssen, Hubert Nyssen et sa femme Christine Le Bœuf. Devenu président du directoire d’Actes Sud, il a activement contribué au développement de la maison d’édition et à celle de l’image d’Arles. 

La création en 1984 avec Françoise Nyssen de l’Association du Méjan a permis à la ville de disposer d’une programmation culturelle à l’année de films, de conférences et de lectures, et l’été, d’expositions dans la chapelle du Méjan et dans l’Espace dit Croisière, situé juste à proximité de la Tour de Frank Gehry et de l’École nationale Supérieure de la Photographie.

En 2015, il crée avec Françoise Nyssen, une école expérimentale, l’École Domaine du Possible, installée dans une ferme de 135 hectares à Arles et inspirée de la pédagogie Steiner-Waldorf. Une création après le suicide de leur fils Antoine. Il est également à l’origine de Jazz In Arles et du festival Agir pour le Vivant dont la 4e édition se déroulera à Arles du 21 au 27 août prochain. 

En septembre 2022, Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen avaient décidé de confier les rênes de l’entreprise à leurs enfants. Anne-Sylvie Bameule (présidente du directoire), 48 ans, fille de Jean-Paul Capitani, Pauline Capitani (directrice des opérations), fille de Françoise Nyssen et de Jean-Paul Capitani, et Julie Gautier (directrice générale du groupe), fille aînée de Françoise Nyssen. Jean-Paul Capitani avait alors pris la présidence du conseil de surveillance. « Cette transmission familiale représente une chance pour la maison car elle garantit son indépendance pour les années qui viennent. Les trois nouvelles dirigeantes travaillent chez Actes Sud depuis longtemps, elles en connaissent le fonctionnement », soulignait alors Françoise Nyssen. 

Il avait tenu à soutenir son épouse en 2018 dans Le Journal des Arts (n°502) face aux critiques que son action en tant que ministre de la Culture et de la Communication suscitaient. « Elle travaille énormément pour faire évoluer la relation à la culture. […]  En réponse à cet état d’esprit, je préfère évoquer ici la collection du Domaine du possible que nous avons créée en 2011 et qui a pour vocation de parler de gens qui construisent des alternatives offrant la possibilité de penser et d’agir différemment et en apportant des solutions aux grandes questions qui se posent à notre société. »
 

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