Politique

Lille : passe d'armes entre Aubry et ses ex-alliés Verts autour de la citadelle Vauban

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 14 décembre 2020 - 421 mots

LILLE

Fallait-il retirer la candidature de Lille à l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco de sa citadelle Vauban ? Une vive passe d'armes sur la question a opposé la maire Martine Aubry à ses ex-alliés verts lors du conseil municipal de Lille, conclu dans la nuit de vendredi à samedi.

Citadelle de Vauban à Lille. © Piocrr, 2007, CC BY-SA 3.0
Citadelle de Vauban à Lille.
Photo Piocrr, 2007

Les Verts, qui avaient talonné Mme Aubry lors des municipales de juin, ont déposé un vœu réclamant la reprise au plus vite du projet d'inscription, abandonné fin octobre. « Après 15 ans de travail, vous avez pris la décision de retirer la candidature au classement au patrimoine mondial. Ce classement est pourtant un formidable outil pour mettre en valeur, garantir la restauration et s'inscrire dans un réseau de forteresses Vauban », a dénoncé l'écologiste Stéphane Baly, ancien candidat à la mairie. « Vos arguments changent au gré des vérifications et sont au minimum hasardeux, bien souvent mensongers », a-t-il interpellé Martine Aubry et sa majorité.

Baptisée par Vauban lui-même la « reine des citadelles », la fortification, proche du centre-ville, est un des monuments majeurs de Lille. La ville entendait rejoindre 12 autres sites français du célèbre ingénieur de Louis XIV inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, mais a finalement retiré fin octobre sa candidature auprès du « Réseau Vauban », l'association qui regroupe ces sites et instruit les dossiers de demande d'inscription auprès de l'Unesco. Si elle s'est excusée de n'avoir pas informé en amont la maire EELV de Besançon qui préside le réseau Vauban, Martine Aubry a campé sur sa position.

Les conditions posées pour une inscription, la « vision patrimoniale stricte des experts » portent atteinte « à l'évolution de la ville telle que nous la voyons », a-t-elle affirmé, revendiquant la nécessité de « trouver un équilibre entre le patrimoine et l'évolution de la ville, les mobilités douces ». La procédure Unesco aurait imposé une « zone tampon » autour de la citadelle compromettant notamment des projets de tramway, et « d'abattre des arbres » pour rendre sa visibilité au monument alors que la « citadelle est la poumon vert de Lille », a argumenté Marie-Pierre Bresson, adjointe à la Culture. « Nous ne voulons ni ne pouvons satisfaire aux exigences des experts », a-t-elle insisté, déniant toute arrière-pensée d'exploitation immobilière des abords du site.

Autre adversaire de Mme Aubry aux municipales, son ex-directrice de cabinet Violette Spillebout, candidate soutenue par LREM, avait également fustigé une décision « susceptible de porter un grave préjudice au rayonnement culturel et à l'attractivité internationale » de la métropole. Stéphane Baly a indiqué qu'un courrier serait prochainement adressé à la ministre de la Culture pour l'alerter sur ce dossier.

Cet article a été publié par l'AFP le 12 décembre 2020.

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