Politique culturelle

Les opérateurs culturels, des acteurs incontournables de l’action du ministère de la Culture

Par Arnaud Deville · Le Journal des Arts

Le 11 mars 2022 - 626 mots

La place des opérateurs dans la conduite des politiques culturelles est devenue considérable. Des musées aux écoles d’enseignement supérieur, en passant par les théâtres nationaux et les opérateurs des industries culturelles, les subventions versées aux opérateurs représentent près de la moitié des moyens budgétaires du ministère de la Culture.

L'Académie de France à Rome, fondée en 1666, accède au statut d'établissement autonome en 1927. Elle est aujourd'hui le seul opérateur dont le siège se trouve hors de France.

Au 1er janvier 2022, le ministère de la Culture comptait quatre-vingt-deux organismes sous tutelle, dont soixante-seize ont le statut d’opérateurs de l’État, ce qui en fait le deuxième ministère en nombre d’opérateurs, représentant environ 15 % du total des opérateurs de l’État. Loin d’être uniforme, le paysage des opérateurs culturels est au contraire marqué par une très grande diversité de champs d’action.

Les opérateurs interviennent dans le champ de la création, des arts visuels et du spectacle vivant comme l’Opéra national de Paris et les théâtres nationaux. Ils sont également présents dans les domaines de l’architecture et du patrimoine à l’image des musées nationaux. Près de la moitié des établissements opèrent par ailleurs dans le champ de la transmission des savoirs tels que la Fémis ou les écoles nationales d’art et d’architecture. Enfin, certains opérateurs interviennent dans le champ des médias, des livres et des industries culturelles : ils y assurent un rôle de soutien financier sectoriel et d’animation de filière à l’instar du Centre national du livre (CNL), du Centre national de la musique (CNM) ou encore du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), ce dernier disposant d’un modèle de financement autonome fondé sur le recouvrement de taxes affectées. Les organismes de l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, etc.) ne disposent pas du statut d’opérateur compte tenu de leur structure de financement.

Les opérateurs du ministère de la Culture sont marqués par une grande hétérogénéité de taille, d’effectif et de budget. Le rapport est de 1 à 40 pour les effectifs : avec cinquante agents pour le Centre national des arts plastiques (Cnap) et près de 2 000 agents pour le Musée du Louvre. Ce rapport est de 1 à 100 pour le budget : avec, par exemple, 865 000 euros de subventions pour charges de service public pour le Musée Henner-Moreau en 2022, contre près de 90 millions d’euros de dotation prévues pour le Centre Pompidou.

Un poids prépondérant au sein du ministère

Les opérateurs du ministère de la Culture représentent un enjeu majeur dans le domaine financier et des ressources humaines : les établissements concentrent près de 80 % des emplois du ministère, soit près de 23 000 agents. Les subventions versées aux opérateurs constituent 44 % du budget total du ministère (hors dépenses de personnels), soit près de 1,5 milliard d’euros par an. La moitié du montant total de ces subventions se concentre sur six établissements : par ordre croissant, la Bibliothèque nationale de France, Universcience, l’Opéra de Paris, le Louvre, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et le Centre Pompidou.

Comme le soulignait la Cour des comptes en 2021, la part prise par le financement des opérateurs nationaux dans le budget du ministère ne cesse d’augmenter, passant de 38 % au début des années 2000 à 44 % en 2022. Ce poids des établissements publics culturels dans le budget du ministère« réduit les marges financières de l’État pour soutenir d’autres acteurs ». La Cour souligne également que « les grands opérateurs et leurs projets franciliens ont été favorisés ». La majorité des opérateurs est en effet implantée en Île-de-France même si une trentaine d’entre eux se trouve en tout ou partie en région, comme le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), le Centre des monuments nationaux (CMN) ou encore une partie des écoles d’art et d’architecture. Enfin, l’Académie de France à Rome, plus connue sous le nom de Villa Médicis, se trouve dans la capitale italienne et constitue le seul opérateur dont le siège se trouve hors de France.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°584 du 4 mars 2022, avec le titre suivant : Les opérateurs culturels, des acteurs incontournables de l’action du ministère de la Culture

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