Politique

Le président de la foire Contemporary Istanbul défend l’intervention turque en Syrie

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 18 octobre 2019 - 364 mots

ISTANBUL / TURQUIE

La prise de position du fondateur de la manifestation qui vient de fermer ses portes s’aligne sur les propos d’Erdogan. 

Ali Gureli, président de la foire Contemporary Istanbul  - Photo DR
Ali Gureli, président de la foire Contemporary Istanbul.
© D.R.
Courtesy Contemporary Istanbul

Tandis que l’offensive turque en Syrie est largement condamnée en Occident, le président de Contemporary Istanbul, la plus importante foire d’art du pays, a affiché son soutien à la politique militaire d’Erdogan. Dans la foulée, Ali Gureli a également critiqué la couverture médiatique internationale de l’attaque. 

Baptisée « Printemps de la paix », l’opération a été lancée le 9 octobre dans le Nord de la Syrie contre les milices kurdes des Unités de protection du Peuple (YPG), considérée comme une entité terroriste par Ankara. L’organisation armée ayant été un allié précieux de la coalition internationale contre Daech, l’incursion a été vivement blâmée. Selon un bilan provisoire, le conflit a déjà provoqué la mort de centaines de personnes et l’exode de 300 000 autres.

Dans un document diffusé le 14 octobre, Ali Gureli a accusé la presse étrangère de rapporter des faits « totalement inexacts » sur l’offensive et dénoncé une « propagande noire, nourrie par la désinformation et des actualités montées de toutes pièces ». Il a ensuite appelé les « amis » de la Contemporary Istanbul, majoritairement financée par le ministère turc de la Culture, à « ne pas prendre au sérieux une telle manipulation […] et empêcher la pollution de l’information ».

Reprenant la thèse du président turc, Ali Guereli soutient que l’attaque n’est pas dirigée contre les kurdes en tant que communauté. « La manœuvre ne cible pas de groupe ethnique, de nation ou de pays ; elle vise simplement à neutraliser les éléments qui constituent une menace terroriste à l’échelle régionale et mondiale ainsi qu’envers notre pays », a-t-il déclaré.

Certains craignent le développement d’une forme de censure au sein de la Contemporary Istanbul. Lors de la dernière édition de la foire, qui s’est déroulée du 12 au 15 septembre dernier, une chape de plomb pesait déjà sur les exposants. Si les interdits sont abordés de front « on risque, comme les journalistes, de finir en prison », avait confié un artiste turc au JdA. La 14e édition de la manifestation stambouliote avait accueilli 74 galeries, dont 30 turques. 
 

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