Le premier ministre et les beaux-arts

Votre artiste préféré ?
Goya. Parce qu’il se situe au milieu du chemin qui va de Velázquez à Picasso, en passant par les impressionnistes qui s’en sont beaucoup inspirés. Goya est le fil conducteur qui relie la peinture du XVIIe siècle espagnol à la modernité. L’autre artiste qui m’émeut considérablement, c’est Van Gogh. Je connaissais son histoire, mais la découverte de ses tableaux lumineux au Musée Van Gogh d’Amsterdam m’a porté un coup au cœur.

L’artiste qui vous a le plus ému ?
Mon père. Parce qu’il me manque, mais aussi parce qu’il est la démonstration que la peinture, la création, peuvent être une souffrance. Il est difficile de créer.

Les artistes actuels qui vous font le plus réfléchir ?
Pierre Soulages et JR.

Votre œuvre préférée ?
Ma prochaine découverte.

Le chef-d’œuvre absolu ?
Un buste de Balzac par Rodin.

La visite la plus marquante d’un musée ?
Ce n’est pas un musée comme on l’entend : c’est la grotte Chauvet, avec ses peintures et ses gravures bouleversantes qui datent de plus de 30 000 ans !

Le musée où vous aimeriez rester enfermé ?
Le Musée Picasso à Paris que j’ai vu renaître. Picasso, qu’il faut redécouvrir en permanence est le génie des génies, celui qui a tout fait et tout réinventé.

L’exposition qui vous a le plus impressionné ?
Celle de Bonnard à Orsay. Je l’avais découvert à Beaubourg en 1984. Cette fois-ci, j’ai été encore plus sensible à son génie, à la profusion des couleurs, à ses portraits de femmes et à sa liberté vis-à-vis des modes et des écoles.

Celle qui vous a le plus touché ?
« Les clefs d’une passion » à la Fondation Louis Vuitton avec ses Matisse et le Cri de Munch.

Vivez-vous entouré d’œuvres ?
Je vis avec une artiste dont la sensibilité me transporte vers un autre univers.

Êtes-vous collectionneur ?
Non, hélas, faute de moyens. Mais je collectionne les émotions et les souvenirs.