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Le « Musée-mémorial du terrorisme » devrait ouvrir en 2030

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 13 novembre 2025 - 496 mots

Le musée s’installera finalement dans une caserne parisienne pour un coût d’environ 50 millions qui reste à financer.

Paris. Depuis l’été 2024, le projet du Musée-mémorial du terrorisme (MMT) a essuyé plusieurs revers, dont l’abandon définitif du site de l’École de plein air de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine (lire le JdA no 661, 19 septembre 2025). Après avoir visité quatre sites appartenant au ministère des Armées, l’équipe de la mission de préfiguration a choisi fin octobre la caserne de Lourcine, dans le 13e arrondissement parisien. D’une surface de 3 000 m2, le site accueillera le musée et le mémorial en un même lieu. Élisabeth Pelsez, directrice de la mission de préfiguration, fait part de son soulagement :« C’est une nouvelle étape décisive pour le Musée-mémorial, et cela nous permet de nous projeter enfin dans un lieu. » Même sentiment chez Nicolas Hénin, ancien journaliste et membre du conseil scientifique et culturel : « Cette annonce est un soulagement, mais je garde un regret à cause de la perte de temps. » Les contretemps et revirements des gouvernements successifs ont en effet entraîné du retard. L’ouverture prévue pour début 2027 est désormais envisagée pour le début de l’année 2030, selon Élisabeth Pelsez. Le projet était né en 2018.

Le principal avantage du nouveau lieu est son emplacement parisien. Situé à proximité des transports, le « Musée-mémorial du terrorisme » pourra bénéficier des visiteurs venus à Paris pour d’autres musées, et s’insérer dans un parcours culturel. Le chercheur Marc Hecker, de l’Institut français des relations internationales, membre du conseil scientifique et culturel, souligne que la sécurité sera plus facile à assurer sur le site parisien, un point important étant donné la thématique très sensible traitée par le musée. Ce site permet de conserver presque tout le parcours muséographique envisagé pour Suresnes, ainsi que les espaces d’expositions temporaires, les salles pédagogiques et la librairie.

Le mémorial, second volet du projet, sera sans doute déployé en extérieur, « sans rupture avec le parcours permanent », précise la directrice. Nicolas Hénin insiste sur l’importance de la surface disponible, « nécessaire pour développer le parcours permanent et pour ménager des espaces de respiration pour le public ». Un musée d’histoire contemporaine comme le MMT doit pouvoir « faire évoluer son propos et modifier éventuellement le parcours » au fil du temps, ajoute-t-il.

Reste la question financière, qui a défrayé la chronique : de 95 millions d’euros prévus pour le site de Suresnes, le coût a été réduit à 50 millions d’euros selon Élisabeth Pelsez. Marc Hecker précise que les instances du MMT resteront « vigilantes » sur la solidité du financement, d’autant que d’ici à 2030 auront lieu « une élection présidentielle et des législatives qui peuvent avoir des conséquences sur le projet ». Le Musée-mémorial du terrorisme envisage d’ailleurs de recourir au mécénat pour compléter le financement des ministères dans un contexte de restriction budgétaire. Le débat sur le coût de ce projet est celui du « coût de la mémoire », question épineuse pour une société qui doit aussi renforcer ses défenses face aux phénomènes de radicalisation violente.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°665 du 14 novembre 2025, avec le titre suivant : Le « Musée-mémorial du terrorisme » devrait ouvrir en 2030

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