Architecture

PORTRAIT

Jean-Michel Wilmotte, le concepteur du « Grand Palais éphémère »

Architecte, urbaniste et designer

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 17 octobre 2019 - 523 mots

PARIS

1948 Naissance à Soissons (Aisne). Fils de pharmaciens, passionné d’art et d’architecture, le jeune Jean-Michel Wilmotte passe par l’école d’architecture Saint-Luc, à Tournai (Belgique) en 1969 avant d’arriver à Paris où il s’inscrit à l’École Camondo. Il en sort diplômé en design et architecture d’intérieure.

1975 Création de l’agence d’architecture Wilmotte & Associés. Son travail séduit de nombreuses personnalités. En 1982, il obtient la commande prestigieuse d’un mobilier sur mesure pour les appartements privés de François Mitterrand au palais de l’Élysée. Élu en 1983, le maire de Nîmes Jean Bousquet lui confie le réaménagement de l’Hôtel de ville, la restauration du Musée des beaux-arts puis l’extension de l’aéroport. À travers ses projets nîmois, Jean-Michel Wilmotte embrasse les problématiques d’urbanisme et d’architecture qui vont structurer ses projets ultérieurs.

1993 À 45 ans, Jean-Michel Wilmotte obtient son diplôme d’architecte : l’homme va pouvoir travailler à une autre échelle, créer, transformer ou réhabiliter l’intérieur comme l’extérieur. Dans les années 1990, il développe le concept d’« architecture intérieure des villes », qui donne son nom à un ouvrage publié en 1999 où il écrit :« Notre travail est une analyse de la ville en tant que lieu d’habitation commun à ses usagers. C’est une maison. Les rues sont ses pièces, les façades des bâtiments ses murs. Les places et les carrefours sont des seuils. » La création du mobilier urbain des Champs-Élysées (1994) ou la réhabilitation du Musée des beaux-arts de Lyon (1991-1998) procèdent de cette idée. Dans le même temps, Wilmotte s’exporte avec des bureaux au Japon et en Corée du Sud, mais aussi des projets internationaux.

2013 Dans les années 2000, Jean-Michel Wilmotte impose sa marque. Il construit les vaisseaux amiraux du gotha industriel (LVMH, Vivendi, Havas, Canal+, Leclerc, L’Oréal, Bouygues, Schneider Electric, JCDecaux, Free…), valorise des domaines viticoles, dessine des chalets et des résidences secondaires luxueuses. Centres de congrès, musées, hôtels ou restaurants, l’architecte ne s’interdit aucun lieu ni aucune ambition. Jusqu’à l’aménagement des lignes de tramway, dans lesquelles son agence se spécialise (Lyon, Orléans, Valenciennes et Paris). En 2013, l’homme d’affaires Xavier Niel lui confie la halle Freyssinet, rebaptisée « Station F », lieu hybride entre forum, bureaux et espaces de restauration, ouvert en 2017.

2017 Jean-Michel Wilmotte est reçu à l’Académie des beaux-arts dans la section d’architecture. « C’est parce que vous incarnez ce lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre le mobilier et l’urbanisme, que nous avons trouvé urbain, Monsieur, de vous avancer un fauteuil ! », déclare avec humour Hugues R. Gall dans son discours de bienvenue.

2019 L’agence Wilmotte & Associés est choisie pour concevoir le « Grand Palais éphémère », bâtiment provisoire de 10 000 m2 qui prendra place à l’été 2020 sur le Champs-de-Mars, au pied de la tour Eiffel – la structure sera démontée à l’automne 2024. Le Grand Palais éphémère, placé sous la responsabilité du concessionnaire GL Events, disposera d’un budget de 40 millions d’euros pour sa construction et l’entretien et la gestion de ses espaces. Durant la rénovation du Grand Palais, prévue de 2020 à 2024, ce bâtiment accueillera la Fiac (Foire intenationale d’art contemporain), les défilés de mode et d’autres événements artistiques et sportifs qui se déroulent habituellement sous la nef du Grand Palais.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°531 du 18 octobre 2019, avec le titre suivant : Jean-Michel Wilmotte, architecte, urbaniste et designer : Le concepteur du « Grand Palais éphémère »

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