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Du nouveau sur l’art volé

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 17 décembre 1999 - 387 mots

Un site consacré aux œuvres volées pendant la Seconde Guerre mondiale et un cédérom conçu par Interpol proposent de nouveaux outils pour lutter contre le trafic des biens culturels.

Créé en Allemagne, un site Internet pourrait constituer un moyen efficace pour la recherche et la restitution des œuvres d’art pillées pendant la guerre. Développé conjointement par le Bureau de coordination des États fédéraux (Koordinierungsstelle der Länder fur die Rückführung von Kulturgütern) et l’université de Magdeburg, le site intègre une grande partie de la banque de données de l’organisation fondée en 1994. Celle-ci, qui recense les pertes des institutions publiques allemandes – musées, archives et bibliothèques – compte plus de 3,5 millions d’œuvres d’art volées. Certaines organisations redoutent qu’un accès libre et gratuit aux banques de données contribue à développer le marché noir, mais selon un large consensus, le meilleur moyen pour lutter contre les trafics illicites est de mettre à disposition, le plus facilement et le plus largement possible, les informations sur les biens pillés. Instrument de diffusion rêvé, l’Internet s’impose comme lieu d’accueil des banques de données et garantit une circulation à grande échelle. Les chiffres révèlent que ce sont les utilisateurs allemands qui ont visité le plus fréquemment le site, suivis par les Britanniques, les Hollandais, les Autrichiens et les Français.

Dans le même temps, l’Art Loss Register, l’une des premières agences privées à organiser la recherche des objets d’art volés, procède actuellement à la modernisation de ses systèmes, afin de mettre ses banques de données en ligne l’an prochain. Des liens électroniques entre l’ensemble de ces bases constitueront à l’avenir l’avancée la plus significative dans la lutte contre les pillages et les vols. Cependant, aux yeux des experts, la logistique nécessaire à la mise en place d’un tel réseau est encore “à des années lumières”. Interpol n’a toutefois pas attendu et propose, sous la forme d’un cédérom, une banque de données de plus de 14 000 œuvres d’arts. Développé et vendu près de 4 000 francs par Jouve Diffusion, le logiciel s’adresse aux professionnel,  qui recevront tous les deux mois une mise à jour des données.

- Bureau de coordination des États fédéraux pour la restitution des biens pillés : www.beutekunst.de - Art Loss Register : www.artloss.com - Cédérom Interpol, distribué par Jouve Diffusion, tél. 01 44 76 86 00 ou Internet : www.jouve-diffusion.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°95 du 17 décembre 1999, avec le titre suivant : Du nouveau sur l’art volé

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