Musée

Corinne Diserens en dit plus

Les projets du nouveau directeur des Musées de Marseille

Par Pierre-Alain Four · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1997 - 541 mots

Après l’ouverture de nouveaux musées – art contemporain et faïence –, succède une phase d’organisation interne : les réserves et la création d’un centre de documentation deviennent les objectifs prioritaires de Corinne Diserens, nommée au début de l’été à la tête de la Direction des Musées de Marseille. Toutefois, le Musée César devrait ouvrir ses portes en 1998, mais avec un nouvel architecte, et la politique d’expositions temporaires reprendra son rythme normal.

MARSEILLE - Belle jeune femme au regard vert et au visage fermement dessiné, Corinne Diserens, qui a fait ses classes à New York et en Espagne, succède à Bernard Blistène, parti rejoindre l’équipe du Centre Pompidou (lire le JdA, n° 19, novembre 1995). Après cinq mois de vacance directoriale et une année de flottement budgétaire qui s’est traduite par un notable ralentissement du rythme des expositions, la nouvelle municipalité dirigée par Jean-Claude Gaudin (UDF) consolide l’entreprise de la précédente équipe.

Cependant, le Musée César, initialement dessiné par Jean-Michel Wilmotte et fermement appuyé par Christian Poitevin lorsqu’il était adjoint à la Culture, a été soumis à un nouvel appel d’offres. Le nom de son architecte devrait être connu rapidement, et les crédits sont inscrits au budget de la ville. Il devrait sortir de terre d’ici à la fin de l’année.

Cette révision faite, la priorité sera donnée à la consolidation du fonctionnement d’une ville "bien équipée en musées de toutes sortes. Il faut absolument penser aux réserves et à un véritable centre de documentation, qui font partie du système nerveux des musées", déclare Corinne Diserens.

Réserves centralisées
Les réserves actuelles des musées de la ville sont installées dans des entrepôts promis à la démolition. La Ville ayant racheté les anciennes usines de la Seita pour y loger le Centre inter-régional de la conservation et de restauration du patrimoine (CICRP), elle y installera également les réserves et le Frac. Le CICRP et les réserves devraient bénéficier d’environ 7 000 m2 chacun, le Frac disposant de 500 m2.

Ce plaidoyer patrimonial répond aux attentes locales, mais il peut surprendre de la part d’un directeur qui a effectué l’essentiel de sa carrière du côté de l’art vivant : "Je veux maintenir un équilibre entre tous les musées. Le Musée d’art contemporain est ouvert, il faut maintenant continuer à le faire vivre, mais aussi le Musée des beaux-art au Palais Longchamp a besoin d’une sérieuse rénovation et nous y travaillerons".

Relancer les expositions
Consciente de la relative faiblesse des crédits d’acquisition, Corinne Diserens considère que "le montage d’importantes expositions ou de monographies, les recherches qu’elles suscitent, les contacts qu’elles amènent avec les collectionneurs, les artistes ou les héritiers, facilitent les possibilités d’accroître les collections". Elle annonce la reprise des expositions Oskar Schlemmer, l’Égypte romaine, Chris Burden, les dessins Bamoun du Cameroun et les 10 ans du Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva), pour n’en citer que quelques-unes.

À ces projets d’envergure, s’ajoute la ferme intention de Corinne Diserens de prendre en compte la situation artistique locale : "Pour moi, Marseille est une des seules villes possibles en France. Il y a une vitalité artistique intense et du fait de sa taille, qui reste humaine, il est possible d’être en contact régulier avec les artistes et les interlocuteurs culturels".

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Corinne Diserens en dit plus

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