Classement général 2009

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 10 juin 2009 - 898 mots

Pour la première année, le Louvre cède la première place au Centre Pompidou. Le Palais des beaux-arts à Lille arrive en tête des musées régionaux.

Le Centre Pompidou, le Quai Branly, le Louvre, Guimet et Orsay : tels sont les cinq têtes de liste du classement général de ce palmarès des musées 2008, qui réunit quelque 362 établissements de l’Hexagone. Excepté le Musée national des arts asiatiques, qui conserve sa 4e place, la donne a néanmoins changé. Après cinq années de domination sans partage, le Louvre et le Musée d’Orsay se font en effet voler la vedette par le Musée national d’art moderne (MNAM), qui a vu sa fréquentation augmenter de plus de 26 %, et par le Musée du quai Branly. Ce dernier a pourtant vu s’éroder de près de 6 % son nombre de visiteurs. Dans ce Top 10, le Palais des beaux-arts de Lille parvient à se classer en 7e position. Il devient ainsi le premier des établissements en région, talonné de peu par les musées des beaux-arts de Lyon et Rouen, classés respectivement à la 8e et à la 9e place. La Piscine de Roubaix, qui avait toujours brillé par ses performances, est en revanche rétrogradée de la 5e à la 18e position. Cette situation est notamment liée à une forte baisse de sa fréquentation (– 15 % de visiteurs en 2008) et de ses recettes commerciales (– 37 %). Cette baisse des ressources propres est toutefois un phénomène qui a affecté plusieurs musées (le Louvre, Guimet, Besançon, Angers, etc.). Malgré cette tendance, les établissements continuent à faire le plein, le nombre de visiteurs ayant dépassé les 40 millions, soit, pour la deuxième année consécutive, une légère hausse. Celle-ci est due principalement à la forte augmentation du pourcentage de touristes – qu’ils soient français ou étrangers – qui représentent 75 % des visiteurs (contre 58 % en 2007). Si elle est positive, cette tendance devrait néanmoins inciter les musées à développer de nouveaux vecteurs d’attractivité à destination de leur public de proximité. La multiplication des ouvertures nocturnes constitue en ce sens une piste à suivre (lire p. 14-15). Car nombreux sont les visiteurs qui tiennent à manifester leur attachement à une institution en adhérant à une société d’amis de musées. 64 % des établissements (contre 59 % en 2007) peuvent ainsi s’appuyer sur ce type de structure associative qui organise des événements et se mobilise pour réunir des fonds à destination des musées. Leur nombre d’adhérents a ainsi fortement augmenté, passant de  107 000 à 135 000, alors que le nombre d’abonnés (adhérents à différents programmes de fidélité) reste, quant à lui, stable (224 000). Forces de contribution à l’enrichissement des collections, les sociétés d’amis de musées ne suffisent toutefois pas à enrayer la baisse des acquisitions (– 18 %). L’année 2007 avait néanmoins été marquée par quelques libéralités d’importance, dont la donation Tériade affectée au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis (Nord).

Prestations améliorées
Si le mécénat demeure un soutien désormais indispensable pour de nombreux musées, le recrutement de personnels spécialisés semble ne pas avoir suivi : 108 professionnels ont été recensés contre 97 en 2007. Dans leur ensemble, le nombre des personnels des musées n’augmente guère, l’effectif des conservateurs étant resté stable (562) alors que celui des attachés de conservation continue à s’accroître (lire p. 18-19).
Le nombre d’expositions temporaires a peu augmenté, avec plus de 1 100 manifestations. Mais les dépenses affectées à leur organisation ont encore bondi de 22 %, pour atteindre la somme globale de 58 millions d’euros. Une situation analogue à l’année précédente, conséquence directe de l’explosion des valeurs d’assurance et des crédits inhérents à la scénographie. Les budgets engagés pour rénover les établissements continuent pour leur part à s’éroder, avec un repli de 28 % pour un volume global de moins de 70 millions d’euros. Certains musées attendent pourtant une mise à niveau – et aux normes – de leurs espaces de présentation et de leurs réserves. En autres, les musées de Cluny (Musée national du Moyen Âge) et Carnavalet (Musée d’histoire de Paris), mais aussi le Musée des beaux-arts de Reims, le Musée des Augustins, à Toulouse, ou l’ensemble des musées de la ville de Marseille – le Musée des beaux-arts est fermé pour travaux et sa réouverture annoncée pour Marseille 2013. La majeure partie des musées continue, cela dit, à améliorer les prestations en termes d’accueil et de médiation à destination de tous les publics (audioguides, accès handicapés, aides à la visite...). Une démarche logiquement sanctionnée par l’obtention du label « Musée de France », décerné par la Direction des musées de France d’après des critères définis par la loi « Musées » de 2002. 92 % des musées interrogés dans le cadre de cette étude détiennent ainsi ce label, contre 86 % en 2007. Celui-ci implique toutefois le respect d’un certain nombre d’obligations, dont la tenue d’un inventaire. D’après les données récoltées cette année, 89 % des musées disposent d’un inventaire général, contre 72 % précédemment. L’informatisation de ce document ne concerne pourtant encore que 71 % des établissements. Des progrès restent donc à accomplir dans certains domaines pour les musées, établissements complexes, répondant à des missions de conservation, d’enrichissement et de diffusion. À condition de continuer à donner à chacun de ces établissements les moyens de les accomplir, dans le respect de leur spécificité et de leur histoire. 

TELECHARGER le tableau du "Classement général" (PDF)

Méthodologie

Cette enquête a été réalisée de mars à avril 2009, via un questionnaire adressé à 968 musées (de beaux-arts, d’archéologie et d’histoire nationale). Parmi ces institutions, 362 non fermées ont répondu (contre 373 l’année dernière et 366 en 2007).
Le croisement des réponses a permis de réaliser trois sous-classements au palmarès général : « Accueil des publics » ; « Dynamisme » et « Conservation ». Les informations non communiquées n’ont pu être prises en compte et affectent la notation globale.
Les musées fermés au public (le plus souvent pour travaux) sont donc absents de ce palmarès. Ainsi du Musée Gustave-Courbet à Ornans, du Musée de préhistoire au Grand-Pressigny, du Musée archéologique de Grenoble, du Musée d’art et d’histoire de Langres, du Musée d’art moderne à Villeneuve-d’Ascq, du Musée d’art et d’archéologie de Senlis, du Musée archéologique de Ruscino à Perpignan, du Musée d’art américain de Giverny, du Musée Bouchard à Paris, du Musée des beaux-arts de Marseille, du Musée Gadagne à Lyon, du Musée de Bastian, du Musée de Montmartre à Paris ou du Musée Picasso à Antibes.
Les résultats reposent sur 69 critères d’évaluation, auxquels a été attribué un coefficient allant de 1 à 3. Les réponses oui/non sont notées de 5 à 15 points selon leur importance. Les questions quantitatives sont notées de 1 à 15, selon la méthode des quintiles, ce qui permet de rééquilibrer le rapport entre grandes et petites structures.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°305 du 12 juin 2009, avec le titre suivant : Classement général 2009

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