Porté par 28 communes et de nombreux partenaires, le projet d’inscription des mégalithes bretons a mobilisé un large réseau institutionnel.

La candidature des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan au patrimoine mondial de l’Unesco a été acceptée lors de la 47e session du Comité du patrimoine mondial, tenue à Paris le 12 juillet 2025. Cette décision marque l’aboutissement d’un processus engagé en 2011, lorsque les premières démarches ont été entreprises pour inscrire ce vaste ensemble mégalithique sur la liste du patrimoine mondial. En 2013, l’association Paysages de Mégalithes, créée à l’initiative du Conseil départemental du Morbihan, prend en charge la coordination du projet. Dès 2017, la Déclaration de Valeur Universelle Exceptionnelle (DVUE) est validée par l’Unesco, ouvrant la voie à une analyse comparative internationale portant sur 54 sites mégalithiques à travers le monde. L’année 2020 marque une étape décisive avec l’audition favorable du Comité français du patrimoine mondial, suivie de la validation du périmètre définitif par le ministère de la Culture en 2021. Le plan de gestion est élaboré entre 2022 et 2023, puis le dossier, qui comprend également une charte d’engagements et la définition d’une zone tampon de protection paysagère, est officiellement déposé au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco le 15 janvier 2024. Après une expertise internationale menée par l’Icomos (International Council of Monuments and Sites) à l’automne 2024, agissant comme conseil scientifique pour le comité onusien, la décision finale est rendue le 12 juillet.
Le projet a mobilisé un large éventail d’acteurs et plus de 70 partenaires. L’association Paysages de Mégalithes, présidée par Olivier Lepick, maire de Carnac (avec l’ancien ministre Jean-Yves Le Drian comme président d’honneur depuis 2022) a été soutenue par les 28 communes concernées ainsi que le Conseil départemental du Morbihan, la Région Bretagne, la Drac Bretagne, la Préfecture du Morbihan, le Centre des Monuments Nationaux et le Conservatoire du Littoral. Sur le plan scientifique, le comité international a été présidé jusqu’en 2022 par le paléontologue Yves Coppens (1943-2022).

Les menhirs de Carnac, datés d‘il y a 6 000 à 7 000 ans pendant le Néolithique (5 000 - 2 000 av. J.-C.), constituent la plus forte concentration de monuments mégalithiques au monde, avec plus de 3 000 menhirs sur la seule commune de Carnac et plus de 550 sites recensés sur un territoire de 1 000 km². Le bien inscrit comprend 180 monuments à Carnac et 400 dans l’ensemble des 18 communes du périmètre Unesco. Ces sites se distinguent par la densité exceptionnelle de dolmens, tumulus, gravures pariétales et objets de parure. Le tumulus Saint-Michel, antérieur de 2 700 ans aux pyramides d’Égypte, illustre l’ancienneté et la singularité de cet ensemble.
Le projet d’inscription a pourtant suscité des débats au sein de la communauté scientifique et de la population locale. Certains archéologues ont exprimé des réserves sur la gouvernance et l’équilibre entre valorisation touristique et préservation archéologique, jugeant le dossier parfois trop orienté vers les enjeux économiques. Des tensions sont également apparues autour des projets d’aménagement, notamment routiers, et de la compatibilité entre le classement Unesco et le développement d’une zone éolienne industrielle en co-visibilité avec certains sites majeurs. Enfin, la question du surtourisme et de la gestion des flux de visiteurs demeure un enjeu central pour garantir la préservation du site sur le long terme.

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Carnac devient le 54ᵉ site du patrimoine mondial de l’Unesco en France
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