Camille Morineau

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 octobre 2003 - 447 mots

Le mois d’octobre sera sans relâche pour Camille Morineau… Après la deuxième édition de la Nuit blanche parisienne, dont elle est l’un des cinq directeurs artistiques, la conservatrice du Patrimoine, spécialiste d’art contemporain, intégrera l’équipe des collections contemporaines du Musée national d’art moderne.

Aguerrie au travail dans l’espace public et à la commande aux artistes, cette normalienne, qui a découvert l’histoire de l’art aux États-Unis alors qu’elle y enseignait le français, a d’abord été en charge du méconnu Fonds municipal d’art contemporain. « Une collection décorative constituée à partir du xixe siècle », exposée à son initiative pour la première fois au public en 1998 et enrichie d’œuvres de Benzaken, Frize, Bustamante... et de quelques vidéos. Mais c’est l’expérience de ses deux années passées au service de la Commande publique de la Ville de Paris et sa conscience aiguë des difficultés de l’insertion de l’art dans la ville, qui ont convaincu Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture, de la désigner à la tête du projet de la Nuit Blanche dans le quartier de la Bibliothèque nationale. « Il s’agit du fruit d’un travail très long mené sur le quartier, qui n’avait pu être réalisé dans le cadre de la Commande publique », précise-t-elle. Durant la nuit du 4 octobre, la « ZAC rive gauche » sera le lieu d’un parcours artistique rythmé en une quinzaine d’étapes par les œuvres inédites de jeunes plasticiens résidant en France – Alain Bublex, Betty Bui, Michel Blazy, Fabien Lerat, Ian Kopp, Niek Van de Steeg, Anne Ferrer, Eric Hattan et du trio Pascal Cribier, Patrick Ecoutin et Didier Fontan – choisis pour leur « capacité à réagir dans le quartier et à créer des œuvres interactives ». Soucieuse de ne pas limiter l’intervention à l’événement, Camille Morineau – également enseignante à l’école du Louvre – a constitué une équipe de médiateurs qui publiera un témoignage rétrospectif de ces rencontres nocturnes. Puis, dès la mi-octobre, elle s’en ira rejoindre le Centre Pompidou, « ravie de pouvoir à nouveau travailler sur les collections, qui constituent l’avenir des musées, dans un contexte où les expositions sont de plus en plus difficiles à organiser ». Pour l’heure, Camille Morineau n’a pas encore de projets concrets, même si elle avoue un intérêt accru pour les années 1960-1970, « encore mal connues mais dont la relecture est importante pour les artistes ».
Et espère l’aboutissement d’un long projet de commande publique : l’installation en 2004 de la dernière œuvre de Chen Zhen, une fontaine pour la ZAC rive gauche...

Nuit blanche à Paris, le 4 octobre de 19 h 23 à 7 h 57. Renseignements : 08 20 00 75 75, swww.nuitblanche.paris.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°551 du 1 octobre 2003, avec le titre suivant : Camille Morineau

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