Allemagne - Justice - Vandalisme

À Berlin, une femme mise en examen pour avoir aspergé de faux sang un tableau de Toulouse-Lautrec 

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 8 décembre 2022 - 388 mots

BERLIN / ALLEMAGNE

Le procureur a précisé qu'il s'agissait d'une attaque isolée, sans lien avec la vague actuelle d’éco vandalisme.

Le Clown (1886) d'Henri de Toulouse-Lautrec attaqué avec du faux sang à la Alte Nationalgalerie de Berlin, le 30 octobre 2022 © Photo Svigo
Le Clown (1886) d'Henri de Toulouse-Lautrec attaqué avec du faux sang à la Alte Nationalgalerie de Berlin, le 30 octobre 2022.
© Photo Svigo
Courtesy Svigo

Une femme ayant aspergé de sang artificiel un tableau protégé par une vitre de Toulouse-Lautrec à l'Alte Nationalgalerie de Berlin a été mise en examen pour dégradation de biens, selon le magazine berlinois Monopol. L'incident n'est pas sans rappeler les récentes actions de militants écologistes dans les musées européens mais le bureau du procureur a annoncé en début de semaine qu'il s'agissait d'une attaque isolée sans lien avec un quelconque groupe politique. 

La suspecte de 53 ans, arrêtée fin octobre, n'a pas donné de motif pour expliquer son geste. Après avoir visé le tableau avec du faux sang provenant d'une bouteille, elle s’est ensuite collée sur le mur à côté de l’œuvre. Elle avait auparavant distribué des tracts dans la salle. Sans domicile fixe elle est restée en détention provisoire depuis les faits.

Le <em>Clown</em> (1886) d'Henri de Toulouse-Lautrec attaqué avec du faux sang à la Alte Nationalgalerie de Berlin, le 30 octobre 2022.
Le Clown (1886) d'Henri de Toulouse-Lautrec attaqué avec du faux sang à la Alte Nationalgalerie de Berlin, le 30 octobre 2022.
© Photo Svigo
Courtesy Svigo

L'œuvre de Toulouse-Lautrec, intitulée Clown (1886) a été examinée dans l'atelier de restauration de l'Alte Nationalgalerie. Le directeur de la Fondation du patrimoine culturel prussien Hermann Parzinger a assuré que le tableau n'avait pas subi de dommages importants, toutefois, le coût du nettoyage et de la remise en état du cadre, du parquet et de la tapisserie du mur d’accrochage est estimé à 100 000 euros minimum. 

Les défenseurs du climat ont multiplié ces derniers mois des actions similaires dans des musées, essentiellement en Europe. Quelques jours avant l’incident de Berlin, le groupe Letzte Generation (Dernière Génération) avait jeté de la purée de pommes de terre sur un tableau de Claude Monet non loin de là à Potsdam. Letzte Generation s’était inspiré du groupe britannique de résistance civile Just Stop Oil, qui a organisé les premières « interventions climatiques » dans les musées. En octobre, au Mauritshuis de La Haye, un manifestant portant un t-shirt Just Stop Oil avait ainsi tenté de coller sa tête sur La Jeune Fille à la Perle de Vermeer, tandis qu'un autre tentait de verser de la sauce tomate sur le tableau. Celui-ci n'avait néanmoins subi aucun dommage. 

En novembre dernier, le Conseil international des musées (ICOM) publiait à ce sujet une déclaration signée par 92 directeurs de musées - dont M. Parzinger - dénonçant les actes de vandalisme contre des chefs-d’œuvre de l’art au nom de l’écologie, rappelant avec gravité « la fragilité de ces œuvres irremplaçables »
 

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