Art contemporain

PORTRAIT

Béatrice Salmon : Du Frac au Cnap, une très grande volte

Directrice du Centre national des arts plastiques

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2019 - 551 mots

PARIS

1960 « Une vie faite de hasards et de rencontres », aime à dire cette Bretonne qui a fait ses études en histoire de l’art entre Paris et Rennes.Une première rencontre décisive avec Françoise Chatel, chargée des arts plastiques à la Drac (direction régionale des Affaires culturelles), la fait entrer en 1984 à la direction du Frac (Fonds régional d’art contemporain) tout juste créé en Bretagne ; elle y reste deux ans. L’une de ses tâches est d’installer la jeune association dans les murs d’une ancienne école. Une expérience qui va se transformer en expertise.

1987 Dominique Bozo, alors délégué aux Arts plastiques au ministère de la Culture, lui propose de rejoindre la Drac de la Région Centre en tant que conseillère pour les arts plastiques. C’est toujours l’art contemporain mais vu d’une autre position. Le même lui fait intégrer deux ans plus tard son équipe rue de Valois où elle côtoie le Fonds national d’art contemporain (Fnac). Elle le suit en 1991 au Musée national d’art moderne où elle est conservatrice au cabinet d’art graphique.

1995 Premier poste de commandement d’un grand établissement avec le Musée des beaux-arts de Nancy. Sa mission : piloter les travaux de modernisation et d’agrandissement du musée de la place Stanislas. Elle profite de la rénovation pour mettre en valeur la magnifique collection Daum du musée. En reconnaissance de son travail, André Rossinot, le maire de Nancy, lui confie la direction du développement de tous les musées de la Ville. Mais, sur sollicitation pressente de la directrice des Musées de France, Françoise Cachin, un autre chantier l’attend…

2000 … celui de la rénovation de ce qui s’appelait à l’époque par commodité l’Union centrale des arts décoratifs (Ucad). « C’était alors un lieu en crise », rappelle Béatrice Salmon. Le Musée des arts décoratifs, qui souffrait d’une image brouillée et d’une désaffection du public, était fermé depuis 1996, ses collections mises en réserve, et les travaux plombés par « une approche parcellarisée ». Ce n’est qu’un 2006 que le musée retrouve son public. Entre-temps, la directrice des musées de l’Ucad est promue conservateur général du patrimoine et nommée chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur.

2013 Après treize années passées dans un seul lieu, « un record » selon son propre terme, elle souhaite prendre du recul et part à Bruxelles où elle devient conseillère de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France. « C’est comme si j’étais à Oulan-Bator, je revenais très peu à Paris », raconte-t-elle. Retour cependant à Paris en 2018, à un endroit qu’elle connaît bien : le service des arts plastiques, à la direction générale de la Création artistique du ministère. « Ces deux ans au ministère m’ont permis de prendre la mesure de la difficulté de l’écosystème de la création et de mettre en chantier des mesures importantes comme le droit de l’exposition. »

2019 Retour aux sources et sur le terrain avec la direction d’un opérateur public, ainsi que dans son domaine d’origine : le Centre national des arts plastiques. Et là, devinez quoi, il lui faut assurer, d’ici à 2022, le déménagement des diverses réserves du Cnap vers un bâtiment à rénover situé à Pantin, en proche banlieue parisienne. « J’ai la chance de mettre en œuvre le projet de mon prédécesseur Yves Robert, pour lequel j’ai un très grand respect », dit-elle. La chance, cela se travaille longtemps à l’avance.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°533 du 15 novembre 2019, avec le titre suivant : Béatrice Salmon : Du Frac au Cnap, une très grande volte

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