Wikipédia (7/7) : La fin des encyclopédies classiques ?

lejournaldesarts.fr

Le 6 janvier 2012 - 525 mots

PARIS [06.01.12] - La liste des encyclopédies incapables de faire face au défi de l'internet est bien longue, tandis que Wikipédia prospère. L'encyclopédie libre a-t-elle encore de véritables concurrentes ?

L'heure du papier a bel et bien sonné pour les encyclopédies, semble-t-il. Le Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse a vu sa dernière version éditée en 1985, le Quid a cessé de paraître en 2008. L'Encyclopaedia Universalis demeure encore la seule à faire éditer sa version papier, mais à 3 660 euros l'édition complète 2011, elle est devenue un véritable objet de collection ou un outil uniquement abordable par les bibliothèques. L'Encyclopaedia Britannica, en version anglaise et en 32 volumes, n'a pas été refondue depuis 1985, et coûte quant à elle la modique somme de 1 185 livres sterling...Internet et l'informatique ont rendu l'accès à la connaissance presque instantané, Wikipédia y a ajouté l'aspect collaboratif et évolutif en temps réel.

Des échecs cuisants
L’encyclopédie participative continue de s'enrichir là où d'autres se sont cassé les dents : MSN Encarta, l'encyclopédie numérique de Microsoft, pionnière du genre en 1993, a été supprimée en 2009, au moment où près de 97 % du trafic en ligne sur les encyclopédies revenaient à Wikipédia, selon un cabinet d'audiences américain. Même Google semble avoir jeté l'éponge. Son encyclopédie Knol, ouverte officiellement au public en 2008, était présentée comme la principale rivale de Wikipédia : le 22 novembre 2011, Google annonçait la fermeture de la plate-forme, prévue en mai de cette année.

Quelques irréductibles Restent en lice quelques irréductibles, et non des moindres. En France, Larousse propose une version en ligne gratuite de sa défunte version papier. La publicité, largement présente sur le site, finance le contenu. L'encyclopédie a, depuis quelques années, déjà souri aux sirènes de la contribution par les internautes, sans toutefois l'anonymat (relatif) permis par Wikipédia. Hyper généraliste, elle n'est cependant pas vraiment utilisée par les professionnels ou les experts.

Enfin, Universalis : présente en creux tout au long de notre enquête, elle est la figure tutélaire de « l'esprit encyclopédique », où le travail d'auteur et l'expertise prévalent par dessus tout, où un comité de rédaction veille sur la pertinence des articles. Son public est devenu un public de niche, mais l'encyclopédie concentre dorénavant ses efforts sur son édition numérique, avec un abonnement annuel de 69 euros, une somme abordable. L'actualisation s'est renforcée, la réactivité également. Le point de vue de l'auteur reste primordial, une des raisons pour lesquelles Universalis garde encore ses aficionados. Cependant, la compréhension du Web 2.0, la pratique des hyperliens externes et l’émergence de l' « open data » pourraient très vite rendre Universalis obsolète, voire dépassée.

Et on l'a vu, Wikipédia s'enrichit de jour en jour et à toute vitesse. Ses projets frères, Wikimedia Commons en tête, se développent également grâce à des partenariats culturels prestigieux, une direction que n'a pas prise Universalis, restée isolée. D'autant plus que Wikipédia n'a pas de souci financier à se faire dans l'immédiat : la levée annuelle de fonds, clôturée le 2 janvier, a rapporté à la Wikimedia Foundation près de 20 millions de dollars - l'association Wikimédia France a réuni pour sa part 950 000 euros -, un chiffre record.

De quoi envisager l'année à venir avec sérénité et sans véritable rivale.

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