Une version du « Cri » d’Edvard Munch mise aux enchères à Sotheby’s New York

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 22 février 2012 - 446 mots

NEW YORK (ÉTATS-UNIS) [22.02.12] – Le peintre norvégien Edvard Munch a réalisé quatre versions du célèbre « Cri ». La dernière version encore en possession d’un particulier sera mise en vente chez Sotheby’s New York le 2 mai 2012. Les experts en attendent au moins 80 millions de dollars (plus de 60 millions d’euros). PAR CHLOÉ DA FONSECA

Réalisées entre 1895 et 1910, trois des quatre versions picturales du Cri de Munch sont exposées au Musée Munch à Oslo et à la Galerie nationale (une cinquième version existe en gravure). La quatrième version, celle qui sera proposée chez Sotheby’s, date de 1895. Elle appartient depuis 70 ans à la famille de l’homme d’affaires norvégien Petter Olsen ; son père était un voisin, ami puis protecteur du peintre, il possédait plusieurs de ses œuvres.

Mise en vente le 2 mai 2012, cette version du Cri enthousiasme évidemment les experts de Sotheby’s. Selon l’AFP, Simon Shaw, responsable du département impressionniste et art moderne de Sotheby’s, a souligné qu’ « il est rare que de vraies icônes arrivent sur le marché et il est donc difficile de prévoir la valeur du Cri ». Bien que le prix de départ de la vente aux enchères n’ait pas été communiqué, « les récents succès de chefs-d’œuvre à Sotheby’s laissent penser que le prix pourrait dépasser 80 millions » de dollars, soit plus de 60 millions d’euros. Le record en vente publique est détenu par un tableau de Picasso (Nu au plateau de sculpteur, 1932), adjugé 106,4 millions de dollars chez Christie’s à New York en mai 2010.

Le Cri d’Edvard Munch serait pour certains à l’origine du courant expressionniste qui se développa au début du XXe siècle. Universelle par son thème, l’œuvre symbolise une crise d’angoisse existentielle traduite par ce très célèbre hurlement d’épouvante, l’aspect cadavérique du personnage masculin et le fond tourmenté où le ciel et la terre s’emmêlent, créant une sensation de vertige.

Edvard Munch a laissé la trace de son inspiration dans son journal intime, à la date du 22 janvier 1892 : « Je me promenais sur un sentier avec deux amis – le soleil se couchait – tout d’un coup le ciel devint rouge sang – je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture – il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville – mes amis continuèrent, et je restai là, tremblant d’anxiété – et je sentis un cri infini qui passait à travers l’univers ».

Le Cri sera mis aux enchères le 2 mai 2012 à Sotheby’s New York. La maison de ventes l’exposera à Londres le 13 avril et à New York dès le 27 avril.

Légende photo

Le peintre norvégien Edvard Munch - © photo Anders Beer Wilse - 1933

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