La ville de Douai tente de récupérer un tableau volé par l’armée allemande en 1918

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 4 juin 2010 - 394 mots

DOUAI [04.06.10] – La ville de Douai (Nord) a porté plainte pour récupérer un tableau du peintre français Jules Breton (1827-1906) dérobé à la fin de la Première Guerre mondiale par les troupes allemandes et retrouvé dans une galerie en Allemagne.

La ville de Douai tente de récupérer un tableau du peintre français du XIXe siècle Jules Breton (1827-1906) volé au musée de la Chartreuse en 1918 – ainsi que quelques 180 autres tableaux – lors de l’évacuation des troupes allemandes et réapparu lors d’une vente aux enchères dans une galerie à Cologne, a-t-on appris de l’AFP.

L’affaire est digne d’un roman policier. L’huile sur toile intitulée « Une fille de pêcheur » représentant une jeune fille adossée à un rocher qui recoud un filet de pêche, datée de 1876, a été acquise par la ville de Douai en 1877 pour le musée de la Chartreuse. En 1918, les troupes allemandes évacuent devant les troupes alliées et avec eux de nombreuses pièces du musée dont le tableau de Jules Breton.

Aucune trace du tableau jusqu’en 2000 où il est retrouvé dans une vente à Zurich (Suisse). Le tableau avait été « maquillé » a déclaré à La Voix du Nord Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse. Ses dimensions ont été modifiées et il a subi de nombreux repeints notamment au niveau de la coiffe de la jeune fille. La ville réussit à prouver l’authenticité du tableau et à suspendre la vente, mais la toile est revendue hors enchères.

Le tableau aurait échoué aux Etats-Unis et fini par être acheté par la galerie Alazraki à New York. En mai 2010, il est mis en vente à la galerie Lempertz à Cologne. Estimation : entre 120 000 et 140 000 euros, mais pour la conservatrice, il pouvait atteindre 200 000 euros.

Sans attendre, le maire de Douai, Jacques Vernier, porte plainte contre X pour recel de vol. Le procureur du parquet de Douai, Eric Vaillant, saisit l’Office central de lutte contre le trafic d’objets culturels (OCBC) et Interpol et réussit de nouveau à faire bloquer la vente.

L’enquête de l’OCBC – menée conjointement avec la police américaine – doit déterminer la « bonne foi » du propriétaire du tableau et préciser s’il avait connaissance ou non de la provenance illégale du tableau. Il reste à la ville de Douai à entamer des négociations pour racheter l’œuvre à la galerie américaine.

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque