Antiquité - Musée

Une exposition au Met anime le débat sur la polychromie antique

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 2 septembre 2022 - 283 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

S’il est admis que les sculptures antiques étaient polychromes, les avis divergent quant aux méthodes de leur reconstitution.

Reconstitution d'un Sphynx polychrome par Vinzenz Brinkmann et Ulrike Koch-Brinkmann, présentée dans l'exposition du MET. © The Metropolitan Museum of Art, New York
Reconstitution d'un Sphynx polychrome par Vinzenz Brinkmann et Ulrike Koch-Brinkmann, présentée dans l'exposition du MET.
© The Metropolitan Museum of Art, New York

Le New York Times a mené, cet été, une enquête auprès d’une dizaine d’historiens pour recueillir leurs avis sur les résultats des recherches de deux de leurs confrères allemands actuellement présentés dans une exposition au Metropolitan Museum of Art de New York.

L’exposition, Chroma: Ancient Sculpture in Color, présente depuis juillet dernier et jusqu’en mars prochain une série de reconstitutions de sculptures anciennes en couleur, réalisées par le professeur Vinzenz Brinkmann (63 ans) et son épouse l’archéologue Ulrike Koch Brinkmann (58 ans). Présentées aux côtés d’œuvres antiques grecques et romaines, ces reconstitutions sont le résultat d’un long travail de recherche mené avec des outils de haute technologie.

Interrogés par le quotidien américain, certains membres du commissariat de cette exposition soulignent la portée révolutionnaire des reconstitutions proposées par les époux Brinkmann. « Elles sont excitantes et intéressantes parce qu’elles repoussent les limites du savoir », explique l’un des conservateurs du département d’art grec et romain du Met Seán Hemingway. 

Mais certains spécialistes craignent que le Met, en accueillant cette exposition, n’ait élevé les répliques des époux Brinkmann au rang de référence pour raconter l’histoire de la polychromie antique alors qu’il existe d’autres méthodes de reconstitution, rapporte le New York Times. D’autres reprochent aux Brinkmann une approche simpliste de la polychromie antique avec des reconstitutions aux couleurs vives qui ne tiennent pas assez compte du passage du temps. 

Également interviewé, le directeur du Met Max Hollein a rappelé le caractère expérimental de toutes ces reconstitutions : « C'est un processus itératif pour se rapprocher de plus en plus de la vérité. […] Mais vous n'atteindrez jamais la vérité absolue »
 

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