Italie - Musée

Un pactole pour le Capitole

Les Musées capitolins de Rome se restructurent de nouveau

Par Federico Castelli Gattinara · Le Journal des Arts

Le 4 juillet 1997 - 512 mots

ROME / ITALIE

Afin de passer dignement le cap du second millénaire, les Musées capitolins de Rome se sont engagés dans une vaste opération de rénovation. Elle s’inscrit dans la continuité du programme de réaménagement entrepris à la fin du siècle dernier par Rodolfo Lanciani.

ROME. Depuis un siècle, les Musées capitolins n’auront cessé d’être remaniés. La première grande réorganisation, que Rodolfo Lanciani n’a pu mener à son terme, date de la fin du XIXe siècle. Son programme d’agrandissement prévoyait notam­ment de recouvrir le Jardin romain qui surplombe légèrement la place du Capitole. Plus tard, l’acquisition par la municipalité du palais Caffarelli avait permis au régime fasciste d’y installer un musée Mussolini, aujourd’hui Museo Nuovo, pendant que l’aspect "XIXe siècle" était gommé par la destruction systématique des restaurations et autres rajouts du siècle précédent. Puis, au début des années cinquante, le redéploiement des collections sous la direction de Carlo Pietrangeli a débouché sur la création de deux nouveaux départements, le Braccio Nuovo et la Galerie lapidaire. Mais voici qu’aujourd’hui encore, les Musées du Capitole vont faire l’objet d’une nouvelle restructuration.

Entièrement vitré
Le projet, en deux tranches, devra être achevé d’ici la date butoir de 1999. Première étape, l’administration sera regroupée au Palazzo Clementino, encastré entre le palais des Conservateurs et le palais Caffarelli, afin de permettre de rationaliser les parcours de visite. Libérés, les espaces du premier étage du palais Caffarelli accueilleront les œuvres les plus anciennes, tandis que Carlo Aymonino a repris à son compte le projet de Lanciani pour le Jardin romain. Ce dernier sera recouvert d’un toit en forme d’ellipse, semblable à la place du Capitole tracée par Michel-Ange. Au centre, prendra place l’original de la statue équestre de Marc-Aurèle, entourée d’une partie de la décoration du fronton du temple d’Apollon Sosianus et de toutes les sculptures de la colline du Capitole. Le Jardin romain constituera le cœur – très lumineux parce qu’entièrement vitré – du nouveau complexe muséal, à partir duquel s’articuleront les diverses sections : d’un côté, les salles du palais des Conservateurs, avec ses appartements historiques décorés de fresques, de l’autre, le matériel archéologique découvert à Rome après 1870. Les collections de la Rome impériale du Museu Nuovo seront entièrement redéployées, tandis que celles de la Rome républicaine seront installées dans le Braccio Nuovo. Les collections du Palazzo Nuovo – l’édifice jumeau du palais des Conservateurs, de l’autre côté de la place du Capitole – conserveront en revanche leur muséographie originale, qui date du XVIIIe siècle. Grâce au mécénat de la société Rhône-Poulenc, – elle a déjà financé à Rome la restauration du palais du Sénat –, les façades des deux palais symétriques de Michel-Ange seront restaurées. La première tranche de travaux, d’une durée de 28 mois, est évaluée à 11 milliards de lires (37 millions de francs). La seconde, qui devrait être conduite en parallèle, comprendra la restauration des façades intérieures du palais Caffarelli et de la cour du palais des Conservateurs. D’ici septembre et pendant toute la durée des travaux, quatre cents œuvres environ seront transférées dans l’ancienne centrale électrique de Montemartini, sur la via Ostiense.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Un pactole pour le Capitole

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