Acquisition

Un nouvel Ingres au Louvre

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 20 janvier 2006 - 445 mots

L’institution parisienne vient d’acquérir le « Portrait du duc d’Orléans » grâce au mécénat d’Axa.

PARIS - Tandis que les équipes du Musée du Louvre préparent activement la rétrospective « Ingres (1780-1867) » prévue à partir du 24 février, l’institution parisienne vient d’acquérir le Portrait de Ferdinand Philippe Louis Charles Henri de Bourbon-Orléans, duc d’Orléans (1842), un des deux derniers portraits du maître encore détenus en mains privées. D’un montant de 11 millions d’euros, l’opération a été rendue possible grâce au mécénat du groupe Axa, qui s’est déjà récemment illustré en faisant restaurer plusieurs chefs-d’œuvre pour l’exposition « Splendeur de Venise » à Bordeaux (lire le JdA no 228, 6 janvier 2006). « Il s’agit d’une œuvre exceptionnelle, un des quatre grands portraits royaux peints par Ingres. Ce tableau a fait date dans l’histoire du portrait. Cela colle parfaitement avec notre politique d’acquisition régulière en faveur des trésors nationaux », se félicite Claire Dorland-Clauzel, en charge du mécénat chez Axa. Le modèle est vu debout, mais cadré au-dessous des genoux, dans une gamme chromatique délicate, fondée sur une opposition des rouges et des noirs. « Contrairement à son habitude, l’exécution du portrait du duc d’Orléans semble avoir été rapide, fluide, accomplie sans état d’âme et sans inhibition », précise Vincent Pomarède, conservateur en chef du département des Peintures au Louvre, soulignant « l’audace de la composition ».

Une véritable icône
Admirée dès l’origine, l’œuvre devint quelques semaines plus tard une véritable icône à la suite de la mort tragique du duc d’Orléans en 1842. Ingres, plutôt réticent au portrait, un genre qu’il considérait comme inférieur, rechigna à le réaliser. Dans une lettre à son ami Jean-François Gilibert, il déclarait : « Je n’ai pu refuser de peindre le duc d’Orléans, ce prince, pour moi si aimable mécène [dès 1833 il lui avait commandé Antiochus et Stratonice, aujourd’hui conservé au Musée Condé de Chantilly] et auquel je ne pourrai jamais rien refuser. »
Resté longtemps en possession des descendants directs du duc, le tableau intégra finalement la collection du comte de Paris, lequel le céda à un particulier en 1986. L’œuvre avait été présentée lors de l’exposition « Portraits par Ingres » organisée en 1999-2000 au Metropolitan Museum of Art de New York, à la National Gallery of Art de Washington et à la National Gallery de Londres. Elle sera dévoilée à partir du 1er février dans les salles de « Peinture française » du Louvre (aile Denon), avant de rejoindre les cent soixante tableaux et dessins de l’exposition « Ingres ». Puis elle prendra place au sein du parcours permanent du musée, qui possède plusieurs portraits du maître, parmi lesquels le célèbre Monsieur Bertin (1832).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°229 du 20 janvier 2006, avec le titre suivant : Un nouvel Ingres au Louvre

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