Fenix retrace les parcours migratoires dans un ancien entrepôt devenu musée au cœur d’un quartier historique.

Un musée entièrement dédié aux phénomènes migratoires, Fenix, a ouvert ses portes le 16 mai à Rotterdam, dans le quartier de Katendrecht. Il est installé dans un ancien entrepôt rénové par Mad Architects et le Bureau Polderman, dont la restauration avait débuté en 2020.
Il est réparti sur deux étages : le rez-de-chaussée abrite les espaces d’exposition et le second étage est consacré à la collection Fenix, le tout s’étendant sur une surface de 16 000 m². Dès l’entrée, les visiteurs sont attirés par le pied de l’escalier à double hélice central : la Tornade, qui atteint près de 30 m de haut et est revêtue de 297 panneaux d’acier inoxydable, chacun ayant été fabriqué à Groningue, aux Pays-Bas. La structure comprend également une toiture végétalisée de 6 750 m². Les environs du musée ont fait l’objet d’une rénovation, avec l’aménagement d’un parc urbain.
Zone portuaire autrefois très active, l’entrepôt, aujourd’hui reconverti en musée, fut un temps le plus vaste du monde. Construit par l’architecte Cornelis Nicolaas van Goor (1861-1945) dans les années 1920, il servait d’entrepôt pour la compagnie Holland America Line. Cette dynamique portuaire a ainsi contribué à transformer le quartier environnant, devenu un lieu de résidence pour les migrants. Le premier quartier chinois d’Europe continentale s’y est notamment développé.

Cette histoire a conduit les architectes à conserver des éléments de l’ancienne structure dans la nouvelle. « Lorsqu’on nous a demandé de travailler sur Fenix », a raconté Ma Yansong, fondateur de MAD Architects dans Finestre sull’Arte, « nous savions que nous devions créer un dialogue avec le bâtiment existant et son passé, qui est plein d’histoires de migration, de mémoire et d’incertitude. La Tornade représente l’avenir, mais ses racines plongent dans le passé. Pour moi, c’est une métaphore des voyages des migrants qui ont traversé ce bâtiment. »
L’exposition inaugurale s’intitule « All Directions. Art That Moves You », et présente notamment 150 œuvres et objets de la collection, dont des pièces de Max Beckmann, Sophie Calle, Honoré Daumier, Alfredo Jaar et Alfred Stieglitz. Des objets personnels collectés auprès de citoyens de Rotterdam sont présentés, parmi lesquels une section du mur de Berlin.
Le musée consacre une part importante de ses espaces à la photographie avec l’exposition « The Family of Migrants », qui rassemble près de 194 photographies : portraits, reportages, images documentaires d’artistes tels que Lewis Hine et Dorothea Lange. Il comprend aussi une installation interactive monumentale composée de 2 000 valises, intitulée Le labyrinthe des valises.
Outre les expositions, des activités et performances artistiques sont organisées. Un kiosque permet aux visiteurs de lire des journaux du monde entier, et des commerces et restaurants sont installés sur le site.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s

Un musée de la Migration ouvre à Rotterdam
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €