Un laboratoire mondial architectural

Par Martine Robert · L'ŒIL

Le 20 mai 2009 - 465 mots

L’incendie qui détruisit 17 000 bâtiments contribua à une nouvelle vision de l’aménagement urbain. Wright et Van der Rohe ont marqué Chicago de leur empreinte, avant Gehry et Koolhaas.

Chicago est une référence en matière d’architecture, probablement la métropole la plus intéressante des États-Unis dans ce domaine, aux dires des experts. La ville « aux épaules larges », comme on la surnomme, a en effet influencé l’architecture non seulement américaine, mais mondiale. Dès 1871, le Great Fire, en rasant 17 000 bâtiments, permet de repenser totalement l’aménagement urbain. Ainsi apparaissent de nouveaux designs avec l’école de Chicago, qui fait la part belle à des matériaux innovants comme l’acier, le ciment, le fer forgé…
Mies Van der Rohe, Frank Lloyd Wright, Louis Sullivan, Burnham ont signé dans à Chicago quelques-uns de ses chefs-d’œuvre. Sillonnez South LaSalle Street, South Dearborn Street, South Michigan Avenue…, car le Loop en particulier est un laboratoire architectural à arpenter la tête en l’air. À Gold Coast, les demeures majestueuses des anciens magnats de l’industrie étalent leur opulence entre les arbres centenaires. Le long de Lake Shore Drive, les doubles tours d’habitation de Mies Van der Rohe font toujours référence. Dans la banlieue chic d’Oak Park, sorte de Vésinet américain, patrie d’Hemingway, les maisons victoriennes multicolores alternent avec les réalisations plus géométriques de Wright.
Le très efficace Archicenter, installé sur Michigan Avenue, également surnommée « The Magnificent Mile », propose une kyrielle de visites guidées dont les Américains eux-mêmes sont très friands : pas moins de soixante-quinze balades différentes, toutes de grande qualité, à effectuer à pied, en bus, en bateau… Le parcours commence généralement par la découverte de la très utile maquette de la ville, située dans la vaste verrière de l’Archicenter, et se termine immanquablement par sa librairie, qui vend ouvrages, photos, objets design, souvenirs intelligents… Le Wrigley Building, le Merchandise Mart (où se tient Art Chicago), le Marquette Building, le Rookery, l’Inland Steel Building, le Carbide and Carbon Building, la Chicago Public Library… ne sont que quelques-uns des bâtiments les plus emblématiques à découvrir.
Et Chicago entend bien conserver sa suprématie. Ces dernières années, cette scène architecturale a retrouvé un grand dynamisme, avec par exemple le Jay Pritzker Pavilion construit par Frank O. Gehry ou le campus de l’Illinois Institute of Technology de Rem Koolhaas, qui modifient une nouvelle fois l’apparence des quartiers où ils sont édifiés. Après l’ex-Sears Tower, restée pendant vingt-deux ans le plus haut gratte-ciel du monde, la métropole d’Obama possédera bientôt la tour la plus élevée du continent américain, la Chicago Spire, culminant à six cent dix mètres. Enfin, Chicago regorge de lieux au design intérieur des plus innovants, comme les hôtels Sofitel Water Tower, Park Hyatt, Hotel 71, Hard Rock Hotel, les restaurants Sushi Samba Rio, Avec, Blackbird, ou encore la joaillerie Graff Diamonds.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°614 du 1 juin 2009, avec le titre suivant : Un laboratoire mondial architectural

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