Église

Restauration à Vincennes d'une des premières églises en béton armé de France

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 12 octobre 2018 - 340 mots

VINCENNES

Une des premières églises de France en béton armé, Saint-Louis de Vincennes, dont les plans de construction datent de 1912 et qui est décorée de peintures murales du Nabi Maurice Denis, va être restaurée, a annoncé mercredi le diocèse de Créteil.

Le chantier, d'un coût estimé à 3,2 millions d'euros et qui devrait durer cinq ans, portera notamment sur les fresques qui se sont fortement dégradées, mais aussi les façades, les toitures et l'éclairage intérieur. Le projet des architectes Jacques Droz et Joseph Marrast était inédit en 1912 : utiliser les matériaux modernes et notamment le béton armé pour repenser en profondeur l'architecture intérieure d'un espace de culte. Ils le concevaient comme un espace d'expression artistique.

Classée Monument historique, Saint-Louis de Vincennes, qui ne sera effectivement réalisée qu'après la Première Guerre mondiale, est l'une des plus audacieuses églises de France dans le recours au béton armé à l'intérieur. Sa réalisation est le fer de lance d'un mouvement qui a décollé à cette époque. Deux paires d'arcs en béton armé se coupent perpendiculairement, et délimitent une nef unique, en forme de croix grecque. L'espace ainsi créé permet d'assister aux célébrations sans être gêné par aucun pilier. 

Parmi les fresques à restaurer, figurent une immense oeuvre de Maurice Denis, chef de file du mouvement Nabi représentant Saint Louis rendant la justice dans la forêt de Vincennes, ainsi que des fresques des Béatitudes. D'autres peintures délicates, très abîmées, d'un chemin de croix sont de Henri Marret, un peintre qui a remis au goût du jour l'art de la fresque, tombé en désuétude en France depuis la Renaissance.

De sobres rosaces en béton inscrustées de pavés de verre coloré, et, au-dessus de l'église, une lanterne octogonale avec des verrières donnent à cette église un aspect à la fois roman et légèrement byzantin.

"C'est un moment exceptionnel de l'histoire de l'architecture, qui fait se rencontrer les grands modèles historiques et les nouveaux matériaux", a commenté pour l'AFP l'architecte en charge du projet, Pierre-Antoine Gatier.

Cet article a été publié par l'AFP le 11 octobre 2018.

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