Rénové et bientôt rouvert, le Musée de Port-Royal souffre de moyens limités et d’un soutien local ténu.
Magny-les-Hameaux (Yvelines). En septembre, l’intérieur du Musée national de Port-Royal sera de nouveau ouvert au public au terme de travaux modestes en apparence, mais prodigieux à l’échelle du musée et de son histoire récente. Le chantier a principalement consisté à installer un chauffage électrique dans le sol et restaurer tomettes et planchers, construire un élévateur pour les personnes à mobilité réduite (PMR) et récupérer quelques précieuses surfaces. La chapelle du XIXe siècle, qui a longtemps servi de PC sécurité, a retrouvé une vocation plus conforme avec l’exposition du masque mortuaire de Mère Angélique ; elle fait maintenant partie du circuit, déployé sur deux niveaux. « Nous avons agrandi les espaces d’exposition d’environ un tiers », se félicite Nathalie Genet-Rouffiac, nommée en urgence il y a un an après la mise à pied du précédent directeur Philippe Luez, décidée à l’issue d’une mission de l’Inspection générale des affaires culturelles.
C’est évidemment une opportunité pour repenser et réaménager l’exposition permanente avec l’envie de satisfaire à la fois les spécialistes de Port-Royal et le grand public, ce dernier étant souvent peu familier du jansénisme et de l’histoire des lieux. Il faut bien avouer que cette histoire est complexe car elle enchevêtre plusieurs registres. D’autant qu’il ne reste plus grand-chose du site abbatial édifié au XVIIe siècle, détruit en 1710 sur ordre de Louis XIV. Seuls les logis des « Messieurs » et « Solitaires », construits sur le plateau qui surplombe le vallon et l’abbaye, ont résisté au temps. Augmentés d’une bâtisse du XIXe siècle, les logis abritent aujourd’hui le musée. Après une première phase de travaux réalisés entre 2007 et 2013, la réouverture du musée clôt la seconde phase amorcée avec le déplacement de l’accueil dans le « logis nord » dans la continuité du musée, libérant ainsi de l’espace pour les réserves. D’autres travaux sont encore à venir pour la bâtisse.
La directrice, assistée de la conservatrice Isabelle Marchesin, a eu à cœur de mettre en évidence la résilience des sœurs qui se sont longtemps opposées, « sans violence », aux pouvoirs religieux et royaux de leur époque. « C’est d’une très grande actualité », souligne Laurence Plazenet, la présidente de la Société des amis. Plus prosaïquement, les conservatrices entendent donner une matérialité à la vie des moniales. Mais le parcours raconte aussi l’histoire et les travaux des « Messieurs » sur le site des Granges, la présence de Pascal et celle de Jean Racine aux « Petites Écoles ». Un parcours dense, marqué par l’austérité des lieux, et dont le point fort est sans conteste le magnifique Christ aux outrages de Philippe de Champaigne. La dernière salle est consacrée à l’héritage du jansénisme depuis la destruction de l’abbaye jusqu’aujourd’hui.
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Port-Royal, un retour en grâce épisodique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°659 du 4 juillet 2025, avec le titre suivant : Port-Royal, un retour en grâce épisodique







