MUSÉE

À Morlaix, le musée entame sa mue

Le Journal des Arts

Le 7 juin 2017 - 487 mots

Le Musée des Jacobins vient de fermer ses portes pour cinq années de travaux. Partiellement fermé depuis 2004, il va se redéployer sur toute sa surface.

Morlaix (Finistère). Le Musée des Jacobins vient de fermer ses portes pour trois à cinq ans, le temps d’une rénovation profonde de l’ancien bâtiment conventuel et de l’église du XIIIe siècle qui abritent l’institution depuis son ouverture en 1887. Il était temps : la dernière grande intervention sur les bâtiments date des années 1980. Entre-temps, en 2003, l’église a fermé pour des raisons de sécurité. Auparavant dévolue à l’exposition permanente des collections, cette ancienne église-halle dominicaine tenait lieu, depuis sa fermeture, de lieu de réserves et de restauration-conservation des collections. L’activité du musée en a fortement pâti : seule une aile sur les trois que compte le bâtiment conventuel enserrant l’église pouvait alors recevoir du public, obligeant les équipes du musée à travailler uniquement sur les expositions temporaires, avec une alternance entre monographies et thématiques liées aux collections du musée.

Parmi ce fonds figurent des petits chefs-d’œuvre comme Pluie à Belle-Ile-en-Mer (1886) de Claude Monet, donné par le fils du peintre en 1927, ou Un grain (1886) d’Eugène Boudin, dépôt de l’État après le Salon de 1886. À la mort du critique d’art Gustave Geffroy, originaire de Morlaix, une salle lui est consacrée en 1927, engendrant des dons d’artistes impressionnistes et postimpressionnistes : Albert André, Maurice Denis, Henri Le Sidaner ou Pierre Bonnard viennent enrichir les cimaises. En 1997, le dépôt par le Musée d’Orsay du fonds John Peter Russell (25 œuvres, dont 19 toiles) fait du musée morlaisien la collection publique la plus importante en France d’œuvres de ce peintre australien proche de Monet et de Van Gogh. En 1999, un dépôt d’un collectionneur privé fait entrer onze œuvres de Maurice Denis, notamment les décors de la villa du peintre à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor).

Un chantier de 3 000 mètres carrés Il fallait donc de la place pour présenter l’ensemble des collections, qui comprennent une section ethnographique et d’arts populaires, un héritage des années 1970 qui continue de s’accroître. En mai 2016, la Ville de Morlaix a choisi l’Atelier Novembre (à qui l’on doit le Musée Ingres à Montauban ou le Centquatre à Paris) comme maître d’œuvre du projet, pour un budget estimé à 13,4 millions d’euros TTC, dont 2,9 millions d’euros HT destinés à la restauration de l’église. Celle-ci redeviendra l’entrée du musée et retrouvera son volume d’origine : depuis le XIXe siècle, un plancher intermédiaire coupe le bâtiment au niveau des chapiteaux. Au total, le chantier couvre près de 3 000 m2.

Le déménagement des collections, qui comptent 6 600 numéros, doit commencer en 2017, le gros œuvre suivra courant 2018, après les diagnostics obligatoires et la validation du permis de construire. Durant les travaux, le musée présentera ses œuvres phares et organisera des expositions-dossiers dans son annexe, la Maison à Pondalez, centre d’interprétation du patrimoine de la ville.

Légende photo

Vue intérieure, du Musée de Morlaix, avec l'église réhabilitée en hall d'accueil © menomenopiu / Atelier Novembre

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°481 du 9 juin 2017, avec le titre suivant : À Morlaix, le musée entame sa mue

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