Restauration

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L’Hermione au bord du naufrage

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 8 octobre 2025 - 314 mots

En redressement judiciaire, l’association restauratrice de la frégate doit combler un manque de quatre millions d’euros.

L'Hermione au large de Brest. © Francis Latreille / Association Hermione La Fayette, 2014, CC BY 2.0
L'Hermione au large de Brest.
Photo Francis Latreille / Association Hermione La Fayette, 2014

Anglet (Pyrénées-Atlantiques). C’est un sursis, qui annonce peut-être la fin d’une aventure. Le 18 septembre, le tribunal de La Rochelle a placé l’association Hermione-La Fayette, qui gère la restauration de la réplique du célèbre trois-mâts, en procédure de redressement judiciaire. Pour éviter l’arrêt définitif du chantier, l’association dispose d’un délai de quatre à six mois pour réunir les fonds manquants. La Cour des comptes tirait déjà la sonnette d’alarme dans un rapport publié en juin dernier, constatant qu’il manquait encore « près de 4,5 millions d’euros, sur un montant de travaux estimé à 10 millions d’euros ». Une situation financière qu’elle qualifiait alors de « très tendue », rendant« urgente l’obtention de ces financements privés ».

Chantier de l'Hermione. © Maxime Franusiak / Association Hermione La Fayette
Chantier de l'Hermione.
© Maxime Franusiak / Association Hermione La Fayette

Depuis, la situation ne s’est guère améliorée. Si l’association présente cette procédure comme une « mesure positive » dans un communiqué, estimant qu’elle signifie « qu’une poursuite du projet est encore possible » et rappelant que « 500 000 € de soutiens ont été récoltés sur les trois derniers mois », le budget reste loin d’être bouclé. Et le chantier de restauration, lui, est au point mort. Depuis 2021, L’Hermione est placée en cale sèche au port d’Anglet dans l’attente de pouvoir reprendre la mer vers Rochefort, son point d’attache. C’est là-bas que la frégate – réplique exacte de celle qui avait emmené le marquis de La Fayette aider les insurgés américains en 1779 – avait été construite entre 1997 et 2011, pour un coût de 25 millions d’euros. À peine dix ans plus tard, L’Hermione doit déjà être remise en état, sa structure interne ayant été fortement détériorée par l’apparition de deux champignons xylophages, le polypore et le lenzite. Suspendu faute de moyens depuis juillet 2024, le chantier n’a pu être mené que de moitié : la partie arrière du navire a été entièrement refaite, mais l’ensemble de la coque nécessite encore d’être inspecté.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°662 du 3 octobre 2025, avec le titre suivant : L’Hermione au bord du naufrage

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