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Les collections en ligne du Louvre face à ses « concurrents »

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 31 mars 2021 - 714 mots

PARIS

Le nouveau site de consultation tient son rang parmi les grands musées, sauf pour les images, de qualité moyenne.

Page d'accueil du site collections.louvre.fr © Musée du Louvre
Page d'accueil du site collections.louvre.fr
© Musée du Louvre

Le Louvre a mis en ligne gratuitement la base de données numérique de sa collection. Plus de 482 000 œuvres, soit les trois quarts de la collection, sont consultables sur un site dédié. Il est désormais possible de rechercher une œuvre sur le site, même si l’œuvre est en dépôt dans un autre musée ou dans les réserves du Louvre. 

Les œuvres sont classées en sept catégories : peintures, sculptures, objets, textiles, bijoux, meubles, écritures. Une soixantaine d’albums thématiques pour les visiteurs non-initiés sont consultables : « les chefs-d’œuvre du Louvre », « les nouvelles acquisitions », « musées nationaux de récupération » (réunissant les œuvres spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale dont le propriétaire n’a pas encore été retrouvé). Il est également possible de procéder à une recherche par époque, date précise, collection (département des Antiquités égyptiennes, département des Arts de l’Islam…). 

Chaque fiche contient une notice technique qui résume les caractéristiques principales : auteur, date de création, dimensions, historique, provenance, conservation… avec la possibilité d’obtenir la fiche complète en PDF. Le site propose de lui-même, dans la section « Découvrir aussi » en bas de page, de prendre connaissance d’œuvres ou artefacts similaires. La qualité des images est cependant moyenne. 

Le Louvre a, en parallèle de la numérisation des œuvres sur Collections.louvre.fr, procédé à une refonte de son site Internet Louvre.fr pour l’adapter au goût du jour et aux nouvelles utilisations (smartphones, tablettes).

De nombreux musées dans le monde ont fait de même

Le British Museum (Londres) a amorcé la numérisation et la mise en ligne progressive de sa collection dès 2014. Au printemps 2020, en plein confinement, le musée a procédé à une refonte de son site et ajouté 300 000 nouvelles œuvres. Désormais, plus de 4,5 millions d’œuvres sont disponibles en ligne, soit la moitié des collections du musée (le Louvre détient 615 000 œuvres, quand le British Museum en compte plus de 7 millions). 

Le British Museum guide l’amateur dans sa visite virtuelle en proposant des thématiques, telles que les animaux, la Chine, la mort ou les œuvres-phares du musée. Le site du British Museum est plus ergonomique et ludique que celui du Louvre. Différence majeure, les images sont en très haute résolution, permettant des agrandissements et peuvent être téléchargées gratuitement

A New York, le Metropolitan Museum of Art s’est lancé dès 2017 dans le partage virtuel de ses collections. Plus de 375 000 œuvres sont disponibles en libre accès sur son site. Comme pour le British Museum, il a fait le choix de proposer des thématiques réunissant des corpus d’œuvres d’époques et styles différents, comme les pièces maîtresses du musée, l’art amérindien, les instruments de musique, ou les nouvelles acquisitions. Il est ensuite possible au visiteur de recentrer sa recherche en fonction de la localisation géographique ou du type d’objet qui l’intéresse. Là où le Met (8) se différencie de ses confrères occidentaux, c’est au niveau de la fiche accompagnant chaque œuvre : en plus des différentes informations techniques visant à identifier l’œuvre, un court paragraphe la décrivant est affiché, facilitant considérablement sa compréhension par le visiteur amateur.

Le catalogue en ligne du Musée d’Art et Histoire de Bruxelles est quant à lui très limité. Les photos des œuvres sont en très petit format et de faible résolution, les fiches ne réunissent que quelques informations techniques standards et aucune explication. Il n’y a que peu d’œuvres consultables. L’ergonomie générale du site est surannée. Pourtant, le programme DIGIT de numérisation des collections des grands musées belges avait débuté dès 2005. 

En Russie, enfin, le Musée de l’Ermitage, à St Pétersbourg, a débuté la numérisation de ses 3 millions d’œuvres il y a une dizaine d’années. En 2009, 800 000 étaient déjà numérisées. Le musée propose aujourd’hui sur son site dédié de découvrir les œuvres parmi 27 catégories différentes : peintures, dessins, armes, céramiques, équipement équestre… Il est possible pour le visiteur de créer un compte et d’ajouter à sa propre collection virtuelle ses œuvres favorites. Toutes les œuvres ne disposent pas d’un cartel explicatif, mais les plus importantes (Picasso, Gauguin, Matisse…) en ont. Ce sont d’ailleurs plutôt les peintures que les objets qui sont décrites. Ici aussi, comme au British Museum, les œuvres numérisées sont en haute résolution. 
 

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