Musée

Les centres de conservation, une tendance durable pour les musées ?

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2025 - 476 mots

Depuis une dizaine d’années, les musées cherchent à intégrer leurs réserves à un centre de conservation, pour faciliter l’étude de collections et les activités de recherche.

Le Centre de conservation du Louvre à Liévin. © Architecte RSHP / Paysagiste Mutabilis / Photo Atmosphère
Le Centre de conservation du Louvre à Liévin.
© Architecte RSHP / Paysagiste Mutabilis / Photo Atmosphère

Recherche. Initialement dédié aux collections archéologiques en expansion constante pour cause de fouilles préventives, le concept de centre de conservation se distingue des réserves muséales par des activités d’étude et une attention plus vive envers la conservation préventive. Le concept s’est donc étendu aux musées français, y compris dans le contexte de mutualisation des réserves. Dans leur rapport de 2014, les parlementaires préconisaient la création de centres de conservation dans le cadre de l’externalisation des réserves, et les musées semblent avoir entendu ce conseil. Ainsi, les musées de Strasbourg hébergent-ils leurs collections dans le pôle de conservation et d’études depuis 2020, comme les musées du Finistère à Quimper depuis 2014. Plus récemment, les collections de musées de Reims et de la métropole de Clermont-Ferrand ont aussi intégré des centres de conservation mutualisés. Parmi les grands projets en cours, citons le futur Centre de conservation des musées de la métropole Rouen-Normandie et celui des réserves mutualisées du Musée national Picasso et du Centre Pompidou à Massy. Comme le soulignait le rapport de 2014, la construction d’un centre de conservation constitue un enjeu critique pour les musées nationaux. Si le projet de Centre de conservation mutualisé à Cergy-Pontoise n’a jamais vu le jour pour les musées nationaux parisiens, les réserves de Massy et le Centre de conservation du Louvre montrent que les musées ont compris la problématique. Le Centre de conservation du Louvre (CCL) compte douze ateliers de restauration, et des espaces d’étude et de recherche, y compris au sein de certaines réserves pour les conservateurs du CCL. Marie-Lys Marguerite précise que « les ateliers ne sont pas spécialisés par technique mais par dimension des objets ou ensembles à restaurer », une rationalisation des activités. Ces ateliers peuvent accueillir des objets d’autres établissements culturels, comme le pavement gothique de l’église Saint-Martin-d’Hardinghem actuellement restauré à la demande de la Drac Hauts-de-France. Plus original, le Mucem de Marseille a intégré son Centre de conservation à un pôle préexistant situé dans le quartier de La Belle de Mai. Marie-Charlotte Calafat confirme que « la proximité des autres institutions culturelles ou patrimoniales a guidé le choix de l’implantation », là encore par esprit de rationalisation. Ce quartier accueille déjà la Conservation du patrimoine (réserves mutualisées des musées de la ville) et le Centre interrégional de conservation et de restauration du patrimoine (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, Corse). Selon Marie-Charlotte Calafat, outre l’accueil de chercheurs et experts, ce centre « permet un dialogue avec les collections dans une approche complémentaire à celle des expositions au musée », notamment par le biais de l’ouverture aux publics des réserves. Dans le même esprit à Rouen, Robert Blaizeau espère que le futur Centre de conservation fera « découvrir au public et notamment aux scolaires les métiers de la conservation ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°662 du 3 octobre 2025, avec le titre suivant : Les centres de conservation, une tendance durable pour les musées ?

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