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L’Egypte s’alarme de l’augmentation du pillage sur ses sites archéologiques

Par Ismène Bouatouch · lejournaldesarts.fr

Le 11 juin 2014 - 382 mots

AKHMIM / EGYPTE

AKHMIM (EGYPTE) [11.06.14] – Les autorités égyptiennes ont constaté le vendredi 6 juin 2014 que des fouilles illégales avaient été menées dans la cité antique d’Akhmîm. L’Egypte a récemment demandé de l’aide aux Etats-Unis pour lutter contre le fléau du pillage archéologique.

Alors qu’elles procédaient à une inspection de routine des sites archéologiques du gouvernorat de Sohag (Haute-Egypte), les autorités égyptiennes ont découvert que la cité antique d’Akhmîm avait été victime de fouilles illégales. D’après le quotidien Ahram Online, les pilleurs ont creusé des fosses pouvant atteindre 7 mètres de profondeur.

Le 16 avril 2014, le gouvernement égyptien a demandé aux Etats-Unis d’adopter des mesures de restrictions à l’importation des biens archéologiques égyptiens. Dans sa requête, il stipule que bien qu’existant depuis longtemps, le phénomène du pillage archéologique a considérablement augmenté depuis la révolution de 2011. Environ 7 000 cas de pillages ont été dénombrés au cours des 3 dernières années, sachant que les pillards sont de plus en plus efficaces, puisqu’ils s’équipent désormais de bulldozers pour procéder aux excavations illégales.

Un conseil consultatif des biens culturels, dirigé par Patty Gerstenblith, professeur de droit à la De Paul University (Chicago), s’est réuni du 2 au 4 juin 2014 au département d’Etat des Etats-Unis afin d’étudier la question de la signature avec l’Egypte d’un accord bilatéral sur le fondement de la Convention Unesco 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.

« Si on ne fait rien pour arrêter ça (le pillage), la plupart des sites égyptiens auront disparu dans 25 ans », a avancé l’archéologue Sarah Parcak, venue témoigner auprès du conseil lors d’une session ouverte le 2 juin 2014. Selon le National Geographic, David O’Connor, expert en art Egyptien en poste à l’American Research Center in Egypt, a lui aussi témoigné en faveur de l’adoption de restrictions pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels égyptiens. « Nous ne mettrons jamais fin au pillage, mais nous avons les moyens de le ralentir », a expliqué l’expert.

A l’issue de ces 3 jours de discussions et de débats, le conseil consultatif a fait part de ses recommandations au département d’Etat des Etats-Unis. Aucune décision ne semble avoir été prise pour le moment concernant l’adoption de la nouvelle loi.

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Site archéologique d'Akhmim - Statue de Meritamon, fille de Ramsès II, Egypte - © Photo Kurohito - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0

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