Château - Royaume-Uni

Le « Versailles du Pays de Galles » en péril 

Par Charles Roumégou · lejournaldesarts.fr

Le 9 mars 2021 - 395 mots

CONWY / ROYAUME-UNI

Le château de Kinmel Hall (XIXe) est laissé à l’abandon depuis son rachat par une société offshore il y a maintenant dix ans.

château de Kinmel Hall au Pays de Galles
Le château de Kinmel Hall au Pays de Galles
Courtesy Victorian Society

Les Amis du château de Kinmel Hall, surnommé « le Versailles du Pays de Galles », ont lancé le 28 février dernier une campagne baptisée « La résurrection de Kinmel », afin d’interpeler les propriétaires actuels ainsi que les élus locaux sur l’état de délabrement de ce joyau du patrimoine gallois, classé pourtant sur la liste des monuments historiques.

L’objectif est d’amener les propriétaires à restaurer ou à vendre le Kinmel Hall, dernière country house du Pays de Galles de cette envergure.

Situé dans le comté de Conwy près de la ville côtière d’Abergele, cet édifice, construit en 1876 par l’architecte William Eden Nesfield pour le compte des Hughes, riche famille d’industriels, proche du pouvoir royal, ayant fait fortune dans les mines de cuivre, est depuis 2011 la propriété de la société offshore Acer Properties Ltd, aujourd’hui pointée du doigt pour son désintérêt pour le château.

« Nous aimerions vraiment savoir quel est le plan du propriétaire et quel est son intérêt de le posséder ? Quand ont-ils l’intention de faire quelque chose ? », déclare Rosie Burton, porte-parole des Amis du château du Kinmel Hall et présidente de l’Institute of Historic Building Conservation (IHBC) du Pays de Galles, au journal britannique The Guardian. « Un bâtiment de cette importance ne peut être laissé à l’abandon », ajoute-t-elle.

Le château, qui a rejoint la liste des dix sites les plus menacés du Royaume-Uni dressée chaque année par la Victorian Society, accumule en effet les difficultés depuis plusieurs décennies : demeure des Hughes jusqu’en 1929, le Kinmel Hall est reconverti en école de garçons, en station thermale, en hôpital militaire, en école de filles, avant d’être incendié en 1975, puis cambriolé en 2013. L’édifice souffre désormais de multiples infiltrations d’eau et de l’usure du temps, son jardin à la française, en friche, n’est plus que l’ombre de lui-même.

Face à cette situation critique et compte tenu du mutisme des propriétaires, les Amis de Kinmel Hall entendent mobiliser le gouvernement gallois et le conseil municipal de Conwy lequel a déjà fait savoir, début février, que « le bâtiment reste une préoccupation prioritaire ». Les élus ont émis une injonction interdisant toute rénovation qui n’aurait pas été préalablement validée par ses services, et envisage de prendre dans les prochains jours de nouvelles mesures coercitives.
 

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