Situé près des cibles, le Musée national de Sanaa a subi de lourds dégâts lors d’une frappe israélienne qui a causé 46 morts.

Alors que les tensions s’intensifient au Moyen-Orient, une frappe israélienne sur Sanaa, capitale du Yémen, a endommagé le Musée national le 10 septembre. Cette opération s’inscrit dans une offensive plus large visant plusieurs sites de la ville. Le bilan s’élève à 46 morts et 165 blessés.
Le musée, situé à proximité immédiate des cibles, a subi d’importants dégâts : vitres brisées, sections de toiture endommagées, façade arrière touchée par des éclats d’obus tombés dans la cour intérieure. Le site présente un sol jonché de débris et de fragments de l’édifice. Aucune information n’a encore été communiquée sur l’état des collections mais la fragilisation de l’édifice fait craindre des pertes. L’archéologue Amida Sholan, professeure à l’université de Sanaa, a exprimé ses craintes : « Notre plus grande inquiétude en ce moment est le risque de pillage, surtout depuis que toutes les portes et fenêtres ont été complètement détruites. »
Fondé en 1971, le musée national conserve plus de 75 000 artefacts, de la préhistoire à l’époque islamique, parmi lesquels des statues, inscriptions et reliques royales datant du Ier millénaire av. J.-C. D’abord installé dans le Dar al-Shukr (Palais de la Gratitude), il a été transféré au Dar as-Sa'd (Palais du Bonheur) lors de l’agrandissement de ses collections. Devenu musée national après la réunification de 1991, il fut fermé en 2011 lors des soulèvements contre l’ancien président Ali Abdullah Saleh, avant de rouvrir en 2024.
Cette frappe intervient dans un contexte d’escalade militaire. Après une attaque menée par les Houthis en juillet 2024 qui avait fait une victime civile, Israël avait riposté et les échanges de tirs se poursuivent aujourd’hui. Israël a de nouveau bombardé, le 28 août 2025, plusieurs infrastructures stratégiques, tuant 12 membres du gouvernement, dont le Premier ministre. Le 7 septembre 2025, les Houthis ont percé les défenses israéliennes à l’aide d’un drone ayant frappé l’aéroport de Ramon.
L’offensive du 10 septembre a visé la province d’Al-Jawf ainsi que plusieurs sites de Sanaa : le quartier général militaire, une station-service, des bâtiments gouvernementaux et les sièges de deux journaux, 26 Septembre et Al-Yemen. Ces rédactions jouxtaient le musée national, comme l’a confirmé Ibad al-Hayal, directeur de l’Autorité générale des antiquités et des musées du Yémen, qui a déclaré que l’institution avait été touchée « en raison de sa proximité avec les bâtiments visés pendant les frappes. »
Contrôlant une large partie du pays, dont la capitale depuis 2014, les Houthis sont au cœur de la guerre civile qui a déjà causé de nombreuses destructions du patrimoine yéménite. L’ONU et l’Unesco, dont plusieurs représentants ont été arrêtés par les rebelles - 19 membres de l’ONU le 31 août et 4 de l’Unesco -, voient leur action entravée.
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Le Musée national du Yémen victime collatérale du conflit avec Israël
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