TARRAGONE / ESPAGNE
La province catalane et la municipalité veulent valoriser l’héritage romain de la cité à travers la modernisation du musée.

Le Musée archéologique de Tarragone l’un « des plus grands musées archéologiques d’Espagne » selon l’archéologue Joaquín Ruiz de Arbulo, annonce sa dernière phase de travaux de rénovation, et prévoit sa réouverture en 2026. Créé au XIXe siècle à la suite de la fusion de deux musées - celui de la Commission des Monuments et celui de la Société archéologique de Tarragone - il rend compte de l’importance historique de la ville. Établie au IIIe siècle av. J.-C., Tarragone est en effet la plus ancienne colonie romaine de la péninsule ibérique.
Après avoir occupé différents lieux, le musée a été transféré en 1960 dans un bâtiment conçu par l'architecte Francisco Monravà Soler, situé sur la Plaça del Rei, au cœur de la ville. On y trouve notamment des céramiques, des bronzes, de la verrerie, des sculptures, ainsi que la mosaïque de la Méduse, inspirée du mythe de Persée, datant du IIe et IIIe siècle apr. J.-C. Le bâtiment abrite à l'étage inférieur un vestige de mur d'époque romaine datant du IIe siècle av. J.-C., inscrit au patrimoine mondial de l'humanité de l’Unesco depuis 2000, tout comme la ville de Tarragone, la seule ville de Catalogne à bénéficier de cette distinction.
En 1982, l’Etat, propriétaire du musée archéologique, a transféré sa gestion au gouvernement de Catalogne. Depuis 2014, l’Agence du Patrimoine Culturel de Catalogne, rattachée au Département de la culture, gère le musée. Les travaux de rénovation ont été financés à hauteur de 4,4 millions d’euros par le ministère de la Culture. Miquel Orellana et Rubén Las Heras en sont les architectes.
La première phase, qui a débuté en 2019, consistait à installer un système de climatisation et à améliorer l’isolation du bâtiment, ainsi qu'à rénover les installations électriques. La seconde phase, réalisée entre 2023 et 2024, concernait la rénovation des façades et des corniches. Un financement de 1,1 million d’euros a également été alloué par la Catalogne et l’État pour la restauration des œuvres, telles que la « Mosaïque des poissons » et les vestiges du mur souterrain.

La dernière phase, qui concerne la muséographie et le transfert de la collection, débutera en janvier 2025. La production de la muséographie, financée par le ministère de la Culture, devrait coûter 3,7 millions d'euros. Selon Mònica Borrell, directrice du Musée archéologique national de Tarragone, la nouvelle présentation de l'exposition « rassemblera l'ensemble des œuvres de la Tarragone romaine. L'itinéraire débutera par la culture ibérique et avancera chronologiquement jusqu'à la période wisigothique ». Le parcours bénéficiera de diverses ressources audiovisuelles et interactives, ainsi que de nouvelles pièces jamais exposées au public. L’exposition se déroulera sur une superficie de 2 500 m2.
La modernisation du musée s'inscrit dans le projet commun de la Generalitat de Catalunya et de la mairie de Tarragone visant à valoriser le patrimoine romain de la ville. D’autres actions sont menées, notamment sur le théâtre romain et son centre historique. Si le projet a pris autant de temps, c'est en partie à cause de la pandémie de Covid, a expliqué l’ancienne ministre de la Culture du gouvernement catalan, Natàlia Garriga. La difficulté à concilier les intérêts du ministère de la Culture et du gouvernement catalan a également retardé l’ouverture.
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Le Musée archéologique de Tarragone devrait rouvrir ses portes en 2026
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