Un demi-siècle après son premier vol, le ministère de la Culture vient de classer le Concorde n° 1 monument historique.
Iconique, mythique : les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le plus célèbre des avions. Reconnaissable entre tous grâce à sa silhouette cabrée et son nez mobile, le Concorde est le seul avion de ligne supersonique, c’est-à-dire capable de voler plus vite que le son dans l’air. Bijou de technicité, il incarne la course au progrès ainsi que l’esthétique futuriste, caractéristique des Trente Glorieuses. Cet appareil a en effet été développé dans les années 1960 et a effectué son premier vol en 1973.
Parmi les six Concorde conservés dans l’Hexagone, le ministère a distingué le numéro 1, qui a volé jusqu’en 1985, ainsi que la totalité de ses équipements et appareils d’essais et de tests, en tant qu’ensemble historique mobilier. Fait exceptionnel, cet appareil, nommé Sierra Bravo, a en effet conservé toute son instrumentation de bord d’origine dont son cockpit et son poste d’ingénieur. Le classement de cet avion s’inscrit dans les récentes campagnes de protection du patrimoine industriel et technique.
Le classement de cet appareil spécifiquement s’explique par sa qualité d’avion « premier de série », ce qui signifie que c’est l’aéroplane destiné à obtenir la certification aboutissant à l’obtention du certificat de navigabilité : le précieux sésame autorisant le transport de passagers. Il diffère ainsi des prototypes, dont un est conservé au Musée de l’air et de l’espace, et le second en Angleterre. Le n° 1 est notamment le Concorde qui a effectué le premier vol légendaire reliant Paris à New York.
Souvent présenté comme le fleuron de l’aéronautique tricolore, le Concorde est en réalité un chef-d’œuvre européen. Cette prouesse scientifique, technologique et industrielle, jamais égalée depuis, est le fruit d’une collaboration entre la France et le Royaume-Uni. Dès les années 1950, une coopération industrielle inédite se met ainsi en place pour relever un défi colossal. Malgré la fin de l’aventure Concorde, cette coopération décisive pour l’innovation se poursuit encore aujourd’hui au sein de la société Airbus.
Pièce de musée, propriété de l’Académie de l’air et de l’espace, il est conservé au sein du Musée Aeroscopia. Situé près de l’aéroport de Toulouse-Blagnac et des usines Airbus, cet établissement est placé sous la direction de la culture scientifique technique et industrielle de Toulouse Métropole. Il présente une quarantaine d’aéronefs, dont deux Concordes. Le n° 1 ainsi que le dernier à avoir volé en 2003. Lieu de mémoire de l’aventure aéronautique, il propose également des expériences ludiques de pilotage en réalité virtuelle.
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Le Concorde entre au patrimoine français
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : Le Concorde entre au patrimoine français









