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Le Compa élargit son propos

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 5 juillet 2016 - 411 mots

CHARTRES

Le Conservatoire de l’agriculture, à Chartres, rouvre dans une muséographie repensée, en prise avec les débats contemporains.

Vue intérieure du Compa à Chartres.
Vue intérieure du Compa à Chartres.
© photo A.Lombard / CD28

CHARTRES - Installé depuis 1990 à Chartres dans une ancienne rotonde à l’architecture métallique, remise à locomotives, le Compa-Conservatoire de l’agriculture a rouvert ses portes fin mai après deux ans de travaux.

En vingt-cinq ans d’existence, l’institution avait fortement évolué depuis son projet initial de musée technique et industriel retraçant les révolutions mécaniques du monde agricole depuis le XIXe siècle : « Une évolution qui était notable et visible dans nos expositions temporaires, mais l’exposition permanente s’était singulièrement démodée », rappelle Jean-Marc Providence, directeur du Compa. Du musée technique conçu dans la foulée des grands projets des années 1980, le Compa se démarque très vite : « Dès 1994, nous organisons de grands cycles d’expositions autour de sujets environnementaux, sociétaux, et autour de l’alimentation. » Le succès populaire est alors au rendez-vous. Les collections évoluent également, puisqu’elles sont multipliées par vingt, avec le transfert des collections des Ruralies de Niort (Deux-Sèvres), fermées en 2012, d’une partie des fonds du Musée des arts et traditions populaires de Paris, et des objets venus d’Agropolis-Museum à Montpellier, fermé en 2010. « La nouvelle présentation nous permet de remonter beaucoup plus loin dans l’histoire, et dans une aire géographique beaucoup plus grande », poursuit Jean-Marc Providence.

Pendant la période de fermeture, des travaux d’étanchéité, de mises aux normes électriques et d’accessibilité ont été menés par le conseil départemental d’Eure-et-Loir, propriétaire du Compa, mais le bâtiment de 1905 n’a été modifié qu’à la marge. La muséographie, elle, a bénéficié d'une profonde transformation. Le tout pour un budget de 1,6 million d’euros.

Sous la nef de métal, tracteurs et instruments de culture se dressent, sans mise à distance. Cartels détaillés et panneaux iconographiques prodiguent des niveaux de lecture diversifiés, pour un large public, du scolaire (40 % de la fréquentation) aux familles d’agriculteurs passionnées de machineries en passant par les touristes venus visiter la cathédrale. Sur 80 mètres de long, une série de douze thématiques traitées en cabinets de curiosités interrogent le visiteur sur les bouleversements historiques vécus par le monde de l’agriculture depuis le XIXe siècle. Ainsi, la guerre, la politique, l’argent ou les paysages sont évoqués à travers documents et objets, parfois avec humour. Le Compa s’autorise l’apport de l’art contemporain, avec des œuvres de Jean-Luc Parant ou des photographies de Jacqueline Salmon, répondant à d’immenses bottes en plastique de Lilian Bourgeat. En octobre, « La fin des paysans ? » interpellera le visiteur, une surface de 600 m2 ayant été dévolue aux expositions temporaires.

Compa-Le conservatoire de l’agriculture

Pont de Mainvilliers, 28000 Chartres, tél. 02 37 84 15 00, du 1er avril au 31 octobre, mardi-vendredi 9h-12h30, 13h30-18h, samedi et dimanche, 14h-19h ; du 2 novembre au 31 mars, mardi-vendredi 9h-12h30, 13h30-18h, samedi et dimanche 14h-18h, www.lecompa.fr, entrée 5 €.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°461 du 8 juillet 2016, avec le titre suivant : Le Compa élargit son propos

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