Musée

Lancement du chantier de Céret III

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2019 - 460 mots

CÉRET

Le Musée d’art moderne va de nouveau s’agrandir pour valoriser l’histoire artistique de la ville.

Céret (Pyrénées-Orientales). Vingt-cinq ans après l’inauguration par François Mitterrand, alors président de la République, de son nouveau bâtiment, le Musée d’art moderne s’est engagé dans de grands travaux d’agrandissement. « On en parlait depuis longtemps », indique Nathalie Galissot, la conservatrice en chef et directrice des lieux. La décision a finalement été prise en 2017 et le chantier a démarré pour une ouverture officiellement prévue en 2020, mais plus sûrement effective en 2021. En période pré-électorale, surtout pour les municipales, les dates de livraison et les montants des budgets consacrés à des équipements importants sont toujours des éléments sensibles et la Ville préfère maintenir la version officielle même si elle est peu convaincante.

Picasso et l’école de Paris

Car le musée est un équipement important pour cette petite commune de 8 000 habitants, nichée dans le massif des Albères, c’est même une locomotive pour le tourisme. Avec une moyenne de 70 000 visiteurs annuels et des pointes à 100 000 visiteurs lorsque l’exposition estivale affiche un grand nom, sa réputation a largement dépassé les Pyrénées-Orientales. Cela tient en partie à ce que Céret a été à plusieurs reprises dans son histoire un foyer artistique, avec le cubisme de Picasso puis l’école de Paris, et un refuge pendant la guerre.

C’est précisément cette histoire qui a convaincu les financeurs (État et collectivités locales) de cet établissement public de coopération culturelle – une autre particularité du musée – d’apporter les 6,8 millions d’euros nécessaires à l’agrandissement. La nouvelle aile d’une surface de 2 000 m2 qui va être bâtie dans la continuité du bâtiment actuel permettra en effet de redéployer les collections permanentes afin de mieux honorer les artistes qui ont séjourné dans la commune. Les espaces permanents vont ainsi gagner 1 200 m2 et les espaces pour les expositions temporaires, près de 700 m².

Ce ne sera pas du luxe. Trop souvent, l’exposition estivale et ses enjeux touristico-économiques importants avait tendance à empiéter sur la collection permanente. Si le musée met un point d’honneur à toujours présenter ses « Jocondes » que sont Le Portrait de Corina Pere Romeu par Picasso et une série de 29 coupelles sur le thème de la tauromachie du même artiste, les autres peintres qui ont séjourné à Céret sont souvent remisés. En particulier les œuvres de Frank Burty Haviland (1886-1971) et de Pierre Brune (1887-1956), artistes qui sont pourtant à l’origine de la création du musée dans les années 1950 dans un ancien couvent devenu au XIXe siècle une prison.

La construction de la nouvelle aile a été confiée à Pierre-Louis Faloci (70 ans), lauréat du Grand Prix national d’architecture en 2018, à qui l’on doit notamment la rénovation du Musée Rodin de Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°533 du 15 novembre 2019, avec le titre suivant : Lancement du chantier de Céret III

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