Galerie

L’Afrique au British

Ouverture des Sainsbury Galleries

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 16 mars 2001 - 457 mots

Consacrées à l’art africain, les Sainsbury Galleries du British Museum viennent d’ouvrir leurs portes. Intégré dans l’ensemble de la Great Court (lire le JdA n° 116, 1er décembre 2000), l’espace, majoritairement financé par une donation, accueille 600 pièces dans un classement discutable.

LONDRES (de notre correspondant) - Conservées jusqu’en 1999 au Museum of Mankind de Picadilly, les collections ethnographiques du British Museum rejoignent progressivement la “maison mère”. En attendant l’ouverture en 2003 des galeries d’ethnographie de la North Library (lire également en p. 22), les objets africains sont aujourd’hui exposés dans les Sainsbury Galleries. D’un coût de 51,8 millions de francs, cet espace, financé à hauteur de 41,4 millions de francs par la famille Sainsbury et dédié à Henry Moore dont la Fondation a également assuré une partie du mécénat, est le dernier aménagement entrepris dans le cadre de la Great Court. Les nouvelles salles offrent un espace d’exposition deux fois plus grand que celui de Piccadilly, et présentent une sélection de 600 objets (prélevés sur les 200 000 pièces de la collection africaine) dans des vitrines claires et aérées, loin du décorum victorien d’autrefois.

“Nous avons une mission envers le reste du musée. Cette institution est majoritairement consacrée à l’Occident et le matériel oriental reflète plutôt une vision orientaliste du monde. Mais l’ethnographie permet de faire passer le British Museum du stade d’institution nationale à celui d’institution mondiale”, estime Nigel Barley. En charge du département, le conservateur reconnaît que la collection du British Museum est déséquilibrée : essentiellement composés par des collectes coloniales, les fonds comprennent surtout des objets provenant du Nigeria, même si des efforts ont été faits pour montrer des objets d’autres zones géographiques telles l’Afrique du Nord et Madagascar. L’Égypte antique est, elle, l’objet d’un département indépendant du British Museum, et l’Afrique du Nord occupée par les Grecs, puis les Romains, n’est pas représentée non plus pour la même raison. Ces objets sont exposés sans “ordre logique”, admet Nigel Barley, ajoutant que cela ne semble pas déstabiliser les visiteurs.

Flanqués de quatre cercueils ghanéens aux couleurs vives, les escaliers inauguraux conduisent à cinq salles où se répartissent des objets : travail du cuivre, textiles, parures ; masques ; art contemporain ; sculpture sur bois ; métaux forgés et céramiques. Parmi les pièces les plus remarquables, figurent la tête en cuivre d’un chef Yoruba d’Ifé, des ivoires afro-portugais, des objets en or Ashanti, des cuivres du royaume du Bénin, ainsi que des masques du sud du Nigeria provenant de la collection Talbot, et d’autres objets, sculptures, textiles et armes de la collection Torday. Quelques pièces archéologiques sont présentées, mais la plupart des objets datent du XIXe siècle et du XXe siècle.

- BRITISH MUSEUM, Great Russel Street, Londres, tlj, 10h-17h30, jeudi et vendredi,10h-20h30. www.thebritishmuseum.ac.uk

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°123 du 16 mars 2001, avec le titre suivant : L’Afrique au British

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