La découverte de 170 gravures rupestres à Al-Nafud repousse de 2 000 ans la présence humaine dans le nord de l’Arabie Saoudite.
Le royaume d'Arabie Saoudite tente de valoriser son patrimoine archéologique afin de développer le tourisme. Le 30 septembre 2025, la Commission du patrimoine d’Arabie saoudite a annoncé la découverte de gravures rupestres datant d’environ 12 000 ans dans le désert d’Al-Nafud, au nord du pays. Ces recherches repoussent de 2 000 ans la limite connue de la présence humaine dans la région.
L’étude, menée par une équipe internationale dirigée par Maria Guagnin de l’Université de Sydney, réunit également des chercheurs de l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST), de l’University College London.
Les fouilles couvrent trois sites - Jebel Arnaan, Jebel Mleiha et Jebel Misma - répartis sur une zone d’une trentaine de kilomètres de diamètre. Les chercheurs y ont recensé 66 panneaux représentant plus de 170 gravures, dont 130 d’animaux. La majorité représente des dromadaires, mais aussi des bouquetins, gazelles, ânes sauvages, aurochs ou bovins. Certaines gravures, proches de la taille réelle, mesurent plus de deux mètres de haut et près de trois mètres de long. Plusieurs se trouvent à 39 mètres de hauteur, obligeant les graveurs à travailler sur des corniches, ce qui témoigne de l’importance accordée à ces représentations. Des outils, pigments et matériaux ont également été découverts sur place.
Selon les chercheurs, ces gravures servaient avant tout à signaler les points d’eau de cette région aride et les voies de déplacement. Maria Guagnin précise : « Ces anciennes communautés ont survécu dans le désert en se déplaçant entre les lacs saisonniers, et elles ont marqué ces sources d’eau, et les chemins qui y mènent, avec de l’art rupestre monumental. »
Elle souligne que la représentation spécifique des dromadaires confirme ce lien : « La plupart des dromadaires représentent des mâles en rut, identifiables par la tension des muscles de leur cou lorsqu’ils émettent un grondement pendant la saison des amours, qui tombe généralement pendant la saison des pluies. L’art rupestre est donc lié à la saison des pluies et marque les emplacements des flaques d’eau. »
Deux autres hypothèses ont été avancées : un marquage symbolique de droit d’accès à l’eau, ou une fonction rituelle liée à l’espérance du retour des pluies. Aucune preuve ne les confirme pour l’instant. Les outils mis au jour, attribués aux styles d’El Khiam et d’Elwan provenant du Levant, situé à 400 km, confirment l’existence de contacts entre les chasseurs-cueilleurs d’Al-Nafud et d’autres populations régionales.
Jusqu’à il y a 20 000 ans, cette zone restait trop aride pour être habitée, à la suite de l’apogée de la dernière ère glaciaire. Des changements climatiques survenus il y a 15 000 ans, marqués par le retour des pluies saisonnières, ont permis des déplacements humains dans la région.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Importante découverte de gravures rupestres en Arabie Saoudite
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €








