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Google redonne vie à une sculpture assyrienne détruite par Daech

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 8 juillet 2019 - 411 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

La firme américaine expose à Londres l’impression 3D d’une statue assyrienne détruite à Mossoul par les islamistes.

Le Lion de Mossoul recrée en impression 3D par Google. © Photo Google Art and Culture
Le Lion de Mossoul recrée en impression 3D par Google.
© Photo Google Art and Culture

En s’appuyant sur une reconstitution numérique, Google Art & Culture a fabriqué une impression 3D réduite d’une statue assyrienne datant de 860 av. J.-C, démolie par Daech 5 ans auparavant. Depuis le 5 juillet, cette reproduction a rejoint l’exposition « What remains » de l’Imperial War Museum, à Londres, qui se clôturera le 5 janvier 2020.

La sculpture originale monumentale à figure de lion gardait l’entrée du temple d’Ishtar à Nimrud, en Irak, avant d’être transférée dans les collections du Musée de Mossoul. Avec plusieurs statues de Lamassu, elle compte parmi les nombreux joyaux préislamiques démolis à coups de maillets et marteaux-piqueurs lors du saccage de l’institution par un groupe de Daech en 2015.

En réaction à la diffusion d’une vidéo de propagande de cette destruction, deux chercheurs européens lancèrent en ligne le 8 mars 2015 le « Project Mosul », destiné à reproduire numériquement les artefacts perdus grâce à la photogrammétrie.

Ce procédé permet de reconstituer en 3D un lieu ou un objet en croisant des photographies prises de différents points de vue. Ainsi, des clichés d’experts comme ceux de touristes furent utilisés pour modéliser le Lion de Mossoul visible ici.

Le plan fut alors confié à Google pour qu’il l’imprime en 3D via son service Art & Culture. La statue a ensuite été prêtée à l’Imperial War Museum dans le cadre d’un partenariat sur la saison d’exposition « Culture Under War » qui traite de l’impact des conflits sur le patrimoine, et les moyens d’en préserver la mémoire.

« Il a été déchirant de voir la destruction d’autant d’œuvres et de sites archéologiques dans les récentes années. Mais cette initiative souligne l’aide que pourrait apporter la technologie, tant au niveau de la sauvegarde du patrimoine culturel qu’à celui de sa narration », a déclaré Chance Coughenour, responsable de la préservation chez Google Art & Culture.

Depuis son lancement en février 2011, ce service est doté d’un fonds photographique de quelque 32 000 œuvres issues de 151 musées à travers le monde, depuis des amphores gréco-romaines au cheval suspendu de Maurizio Catellan en passant par les chefs-d’œuvre impressionnistes. 

La plateforme se lance également dans l’impression 3D, et le lion de Mossoul n’est pas son coup d’essai. Par le passé, Google a déjà reproduit plusieurs antiquités et collaboré l’an dernier avec le Musée de Mubai (Bombay), en Inde, pour fabriquer une dizaine de vases.
 

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