NOTRE-DAME-DE-LORETTE
Fondé par un particulier, le Musée vivant 14-18 va fermer ses deux sites et met en vente sa vaste collection sur la Grande Guerre.

Le Musée vivant 1914-1918, situé à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), est mis en vente par son fondateur et collectionneur David Barbiaux après près de quarante ans d’activité. Ce lieu privé comprend deux sites : le premier à Neuville-Saint-Vaast, ouvert en 1987, et le second à Ablain-Saint-Nazaire, inauguré en 1991. Il dispose également d’une tranchée restaurée de plus de 1 000 mètres, répartie sur trois hectares. La collection, estimée à environ 12 000 pièces, est conservée dans ces trois ensembles ainsi que dans une réserve. À Notre-Dame-de-Lorette, l’exposition combine une section historique à la muséographie traditionnelle, des salles de reconstitution et un espace diorama.
David Barbiaux a décidé de céder sa collection après une vie de recherche et de mise en valeur. « Le mieux serait que la collection ne soit pas dispersée, mais l’important c’est que ce soit des passionnés qui prennent soin des objets, même si cela revient à les disperser », précise-t-il au Journal des Arts. La vente du musée peut être dissociée de celle de la collection. Le collectionneur souhaite conserver seulement trois pièces personnelles : les livrets militaires de son arrière-grand-père et de son grand-père, ainsi qu’une fourchette ayant appartenu à ce dernier, objet qu’il considère comme l’origine de son intérêt pour la mémoire de la guerre.

Sa collection a débuté dans son enfance, à l’âge de six ou huit ans, lorsqu’il trouvait encore fréquemment des objets de la Première Guerre mondiale dans les champs, les forêts ou les anciens lieux de combat. Aspirant à devenir conservateur spécialisé, un projet découragé par sa conseillère d’orientation, il a choisi de créer son propre musée. Il a d’abord collecté des objets dans les villages voisins, notamment dans les greniers des fermes, puis sur les marchés aux puces. Sa collection, constituée alors de casques, uniformes et équipements, reflète l’histoire locale des combats dans les tranchées de la région. Ainsi, on ne dénombre qu’un fusil américain parmi les 12 000 pièces, les États-Unis n’ayant pas combattu dans ce secteur. En revanche, des objets canadiens, britanniques et australiens y figurent.
Le musée a prêté de nombreux objets pour des expositions - trente-deux en 2018 - ainsi que pour des films, dont Au revoir là-haut, dans lequel le protagoniste porte un casque issu de la collection. David Barbiaux a également cédé certains objets, comme le casque du grand-père capitaine de Philippe de Villiers, fondateur du Puy du Fou, auquel il a aussi prêté du matériel pour un spectacle consacré à la Grande Guerre. Il a également offert au fort de Douaumont une mitrailleuse allemande et du matériel médical. Il explique : « Il est toujours mieux qu’un objet retourne à qui il appartient, je ne suis que le propriétaire temporaire de ces objets. »
La collection a permis de retracer des parcours individuels de soldats, contribuant ainsi à enrichir la médiation du lieu. Le musée, situé à proximité immédiate de la plus grande nécropole de France où reposent 40 000 soldats de la Première Guerre mondiale, fermera définitivement ses portes le 31 décembre 2025.
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Fin annoncée pour le Musée vivant 14-18 de Notre-Dame-de-Lorette
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