Le Palais de l’Élysée a présenté la nouvelle gamme de ses produits dérivés, lesquels, depuis leur lancement en 2018, ont rapporté 1 million d’euros en redevance.

Paris. Bonbons au miel de sapin et à l’eucalyptus des Hautes-Vosges, boules de Noël en verre soufflé de Kaysersberg… « Noël 2025 », la première collection temporaire de la marque Élysée-Présidence de la République, ornera cet hiver la vitrine de la « Maison Élysée », la boutique officielle du Palais, aux côtés des goodies [petits cadeaux] de la collection permanente. C’est que la marque de produits dérivés a pris du galon depuis son lancement en 2018 : elle propose aujourd’hui plus de 300 produits (bijoux, maroquinerie, épicerie fine, arts de la table, jouets, etc.) fabriqués par 50 entreprises implantées sur l’ensemble du territoire national. Parmi ces sociétés patrimoniales ou récentes, Pierre Lannier, Le Jacquard français, Saint James, S.T. Dupont ou encore Malongo.
Pour faire partie des marques partenaires, un seul critère : le « made in France ». Conscientes des retombées que l’estampillage « Élysée » pourrait leur offrir en matière de prestige et de visibilité, nombreuses sont les entreprises à avoir répondu aux appels à projet lancés chaque année par l’Élysée, et à souhaiter que leur contrat soit renouvelé une fois arrivé à expiration (au bout de trois ou cinq ans). La Présidence affiche, elle, une réelle volonté de s’ériger en vitrine des savoir-faire à la française depuis la fondation de la marque. Mais elle espère avant tout financer la réfection de l’hôtel d’Évreux grâce à ces recettes. L’ancien hôtel particulier de la marquise de Pompadour est en effet dans un tel état de dégradation au début du premier mandat d’Emmanuel Macron que la Cour des comptes estime en 2017 que les travaux d’entretien et de restauration, répartis sur un calendrier théorique d’une durée totale de sept ans, pourraient atteindre 100 millions d’euros. La Présidence décide donc de déposer sa marque de produits dérivés un an plus tard et fonde sa boutique en ligne dans la foulée. Le montant des royalties est variable selon les produits : 8 % pour les denrées alimentaires, 15 % pour le reste de la collection.
Les bénéfices ont-ils permis de financer les travaux réalisés au Palais depuis 2017, parmi lesquels la rénovation de la salle des fêtes en 2018-2019 (500 000 euros), du Salon vert en 2022 (600 000 euros) et des grandes cuisines en 2024 (14 millions d’euros) ? La réponse est assurément non, car si la facture totale de ces travaux s’élève à 37 millions d’euros, les royalties rapportent seulement 200 000 euros par an à l’Élysée – soit un million d’euros depuis le lancement de la marque – d’après Wilfried Hubert, directeur associé d’Arboresens, l’agence à qui l’Élysée a confié un mandat d’agent de licence. La Présidence n’a d’ailleurs pas attendu une flambée miracle de la vente de ses produits dérivés pour se séparer de l’hôtel du 14, rue de l’Élysée (1 400 m2) pour 27 millions d’euros en 2022, dans le cadre du plan de financement du schéma directeur immobilier 2018-2022 (51 millions d’euros, dont 4 millions de crédits d’investissement de la présidence en matière patrimoniale et 20 millions de dotation de l’Oppic [opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture] pour la conservation des résidences patrimoniales). Et les travaux sont loin d’être achevés : le schéma directeur 2023-2027 prévoit l’adoption de la géothermie et le raccordement au chauffage urbain, moyennant 10 millions d’euros par an.
La Maison Blanche se vend mieux
Washington DC. Si les recettes du Palais de l’Élysée sont encore limitées, il n’en va pas de même pour la Maison Blanche, qui a peaufiné un business juteux au fil des décennies. Association privée à but non lucratif créée à l’initiative de Jacqueline Kennedy en 1961, la White House Historical Association (WHHA) œuvre pour la préservation de la résidence présidentielle et de ses meubles historiques. Installée à l’intérieur de l’édifice, elle vend des goodies et publie des ouvrages sur l’histoire, l’architecture et les arts décoratifs de la Maison Blanche. Rien qu’en 2023, ses ventes nettes rapportent 12 millions de dollars (11,3 M€) à l’association, soit 35 % de ses bénéfices. La majorité des recettes de la WHHA provient toutefois de contributions privées ou d’entreprises : les dons représentent cette même année 56 % des bénéfices (19 millions de dollars). En 2023 toujours, l’association a injecté 3,5 millions de dollars dans le White House Endowment Trust, fonds de dotation mis en place par Barbara Bush pour financer les travaux de restauration de la Maison Blanche.
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Combien rapportent les produits dérivés du Palais de l’Élysée ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°663 du 17 octobre 2025, avec le titre suivant : Des marges de progression pour les « goodies » du Palais de l’Élysée







