Antonia Scintilla, directrice de la Fondation Pernod-Ricard

Rien ne prédestinait cependant la jeune étudiante en langues et littérature étrangères à prendre la direction d’une Fondation privée d’art contemporain à Paris. Mais son parcours, après quelques détours, l’a conduite au bon endroit, au bon moment. La première étape ? Moscou, où, employée à l’Institut culturel italien, elle perfectionne sa maîtrise du russe et rencontre Michelangelo Pistoletto venu pour une exposition, à la production de laquelle elle collabore. Antonia Scintilla prend alors conscience de son désir de travailler aux côtés des artistes. Elle retourne à l’université pour y décrocher un master en management culturel et, à cette occasion, ajoute le français à sa palette de polyglotte. Un stage dans les bureaux de l’association Platform (qui regroupe les Frac) lui offre bientôt de se plonger dans les arcanes de la politique culturelle française, tout en étoffant son réseau. Après un bref passage dans un cabinet de conseil, elle est recrutée comme chef de projet à la Fondation Pernod-Ricard, avant d’intégrer le groupe, dont elle développe le pôle mécénat. Le départ de la directrice de la Fondation, Colette Barbier, constitue une nouvelle opportunité, qu’elle saisit en candidatant avec un projet sur trois ans. Elle a ainsi lancé la résidence Aperto et vient de présenter, en remplacement du prix Pernod-Ricard créé en 1999, un « Nouveau Programme » pour accompagner les artistes émergents, ouvrant ainsi un chapitre inédit pour la Fondation.