Sommets réels et virtuels

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 2 septembre 2008 - 317 mots

Depuis 1956, le marché de l’art français connaît tous les deux ans les sommets avec la Biennale des Antiquaires. Réinstallée depuis la dernière édition dans le cadre majestueux du Grand Palais, la manifestation reste l’événement que tous les professionnels de l’art attendent. Les exposants réservent pour l’occasion leurs plus belles pièces, tableaux ou meubles, objets d’art ou bijoux. Tous veulent marquer les esprits et séduire leurs clients. La magie de la biennale ne reste pas seulement concentrée sous la verrière du bâtiment conçu par les architectes Delage, Louvet, Thomas et Girault, mais elle irradie l’ensemble de la scène parisienne. Ainsi, nombre d’antiquaires qui n’ont pas de stands à la biennale font la foire dans leurs galeries, quitte parfois à présenter des expositions non commerciales. Les maisons de ventes aux enchères profitent également de la venue à Paris de nombreux collectionneurs pour exposer les pièces majeures de leurs ventes de l’automne. Au même moment, dans le domaine des arts premiers, les galeries de la Rive Gauche accueillent un Parcours des Mondes revigoré depuis son passage sous la houlette de Pierre Moos.
Paris bouge, chez les antiquaires mais aussi sur la toile. Ainsi, la galerie Didier Aaron vient-elle de lancer un nouveau site Internet conçu par Porter Novelli (www.didieraaron-cie.com). Outre la richesse des informations disponibles sur une sélection de dessins, tableaux, meubles ou d’objets d’art, cet espace virtuel voulu par Hervé Aaron permet aux professionnels  – courtiers, décorateurs... – d’accéder à un espace privatif plus complet, puisqu’il comprend jusqu’au prix de vente des pièces ! Bref, la galerie fait ici le pari audacieux de la transparence pour mieux développer son activité.
Cette audace, les professionnels souhaiteraient aussi qu’elle soit au rendez-vous du côté du gouvernement, puisque depuis la remise du rapport Bethenod, les mesures concrètes tardent à venir. Mais sans doute la ministre réserve-t-elle ces annonces pour un moment de choix... et pourquoi pas la Biennale des Antiquaires ?

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°286 du 5 septembre 2008, avec le titre suivant : Sommets réels et virtuels

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