Rendez-vous à Monaco

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 7 juillet 2006 - 358 mots

Depuis la disparition du prince Rainier III, le 6 avril 2005, la principauté de Monaco est entrée dans une nouvelle ère, et pas seulement politiquement. Si le prince Albert II de Monaco a annoncé le 27 juin le lancement d’une fondation dédiée à la protection de l’environnement, la culture pourrait aussi dans les prochaines années devenir l’une des grandes bénéficiaires du nouveau régime. Peu versé dans les arts, le prince Rainier avait surtout porté son attention sur le cirque. Ainsi, le Musée national de Monaco n’est pas un musée d’art au sens traditionnel puisqu’il réunit en réalité une collection d’automates. Certes, Monaco propose depuis longtemps des rendez-vous importants pour le marché de l’art : une biennale des antiquaires répond aux ventes aux enchères organisées par Tajan, seule maison à être restée sur place après le départ de Sotheby’s. Mais les vacations traditionnelles de bijoux de début août seront cette année renforcées par l’arrivée sur place d’Artcurial, dont l’un des actionnaires est monégasque. Ce frétillement sensible du point de vue du marché est également perceptible au niveau de la politique en matière d’arts plastiques. Depuis son ouverture en 2000, le Grimaldi Forum propose chaque été une grande exposition, de « Superwarhol » en 2003 à « Arts of Africa » en 2005. Cette année, c’est New York qui y est à l’honneur avec l’une des manifestations phares de la saison estivale sur la Côte d’Azur. De même, porté par des amis très actifs, parmi lesquels des collectionneuses engagées, un nouveau musée d’art moderne et contemporain est en projet sur le rocher. Sa mission de préfiguration a été confiée à un ancien conservateur de Beaubourg, Jean-Michel Bouhours. Ce mouvement est parachevé par la révolution qu’a subi l’an dernier le prix Prince Pierre pour l’art contemporain décerné annuellement depuis 1983 dans la principauté. Bien plus ambitieuse, cette récompense est désormais attribuée à l’auteur de l’une des œuvres marquantes de l’année écoulée sur la scène internationale.
Rendue célèbre par son casino et son grand prix automobile, Monaco semble aujourd’hui s’engager également sur une autre voie, celle de la culture. Le petit État a beaucoup à y gagner, à commencer pour son image…

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°241 du 7 juillet 2006, avec le titre suivant : Rendez-vous à Monaco

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