Paris bouge-t-il ?

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 21 septembre 2010 - 305 mots

Quelle mouche a donc bien pu piquer la capitale française en cette rentrée 2010 ? Rarement la qualité des expositions présentées par les structures publiques et privées n’aura été d’un tel niveau. Faut-il y voir les effets de l’arrivée de nombreux acteurs étrangers sur nos terres, notamment de l’une des plus puissantes galeries mondiales, la Gagosian Gallery, qui ouvre sa succursale parisienne le 20 octobre avec une exposition personnelle de Cy Twombly ? En tout cas, non loin de cette future enseigne, la galerie Jérôme de Noirmont met à l’honneur Jeff Koons, artiste également présent dans l’écurie de la galerie Gagosian, tout autant que Takashi Murakami, lequel fait grincer des dents à Versailles.

Ce qui est frappant encore, c’est l’éclatement de la géographie de l’art à Paris. Le Bal s’installe dans le 18e arrondissement, une biennale prend pied dans le quartier de Belleville, alors que Barthélémy Toguo présente une quasi-rétrospective éclatante dans le 8e arrondissement, à la galerie Lelong, à côté d’Erró chez Louis Carré & Cie. Dans le même temps, le Marais se renforce avec les nouveaux espaces d’Emmanuel Perrotin et l’arrivée de Praz-Delavallade, qui accueille les dernières créations du Suisse Valentin Carron. Poursuivant une programmation toujours exigeante, Yvon Lambert offre son espace à l’univers rigoureux de Roman Opalka, tandis que Thaddaeus Ropac met à l’honneur la puissance maîtrisée de Richard Deacon. De l’autre côté de la Seine, Hervé Loevenbruck change de galerie et d’image, Philippe Jousse redonne vie à Pierre Paulin, et Fabienne Leclerc expose de nouvelles séries de Bruno Perramant aux sombres échos. Cette abondance d’initiatives privées s’accompagne d’une même énergie dans les musées. Le Centre Pompidou accueille Arman, Gabriel Orozco et le toujours prometteur Saâdane Afif, tandis que le Musée d’art moderne de la Ville de Paris s’ouvre à Basquiat, Larry Clark et Didier Marcel. Du lourd, là encore.  Philippe Régnier

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°331 du 24 septembre 2010, avec le titre suivant : Paris bouge-t-il ?

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